Que faire lorsqu'on envisage de tuer et se tuer

Bonjour,

En préambule, je souhaite apporter quelques éclaircissements.
J'écris ces lignes dans un état de neutralité appuyé, ou plutôt de contrôle certains sur les divers sentiments qui peuvent conduire à cette éventualité. De plus, je suis conscient qu'il existe en ce monde des êtres vivants en proie à des souffrances bien plus importantes, des dilemme moraux plus poussés et complexes, des conditions de vie bien plus déplorables.

Le paragraphe ci-dessus n'était qu'une façon de dire ce que je ne suis pas, c'est à dire dépressif, rongé par la colère ou autre, non, je ne pense pas être dépressif ni dans un état de colère excessif.

En vérité, je souhaite me sortir de ma condition précaire, cependant, à chacune de mes tentatives pour m'approcher d'un mode de vie plus libérateur se confrontent divers facteurs qui viennent tenir en échec mes entreprises. Souvent des anomalies administratives, des retards dans des délais initialement courts, ce genre de petit tracas de la vie quotidienne qui s'accumulent.

Psychologiquement parlant, je me pense équilibré. J'ai déjà consulté des psychologues et des psychiatres qui n'ont jamais détecté d'anomalie particulière, cependant, je suis conscient d'une chose, c'est que je cache volontairement certains aspects de ma personnalité, certains actes passés, certainement dans un but de sauvegarde. Je renvoie l'image de quelqu'un de gentil et poli, j'ai même donné un peu de mon temps à la Croix Rouge Française, à une époque. Je suis plus prompt à la colère qu'il y à quelques années, mais suis à même de me maîtriser. Je pense que cette maîtrise des mots et des actes vient d'une certaine forme de lâcheté.

Socialement parlant, je vis seul avec ma mère et j'ai passé la vingtaine depuis un court laps de temps à l'échelle d'une vie entière. Je suis sans emplois depuis la fin de mes études, stoppées prématurément par manque de moyens financiers, depuis environs trois ans. Je n'ai que peu de contacts extérieurs et pas d'argent à gâcher dans des établissements publics où je serais en mesure de nouer des liens. Mes passe-temps favoris sont la lecture, l'écriture, et l'utilisation d'internet.

Physiquement parlant, le début de ma période d'inactivité à été le point déclencher d'une prise de poids notable, qui à affecté mon physique sans pour autant le ravager : je suis grand et porte des vêtements plutôt amples et sobres et prend un minimum soin de mon image. Je fume, mais je ne me drogue pas (ou rarement, à l'aide de médicaments sous prescription subtilisés, lorsque le sommeil se refuse à moi), et je ne consomme de l'alcool qu'en de rares occasions.

J'ai reçu aujourd'hui quatre mauvaises nouvelles, toutes relatives à des projets professionnels, découlant sur un refus. La cause principale, car je n'exclus pas une influence de l'inconscient, sont d'ordre administratives : un papier qui manque et que l'on ne m'à pas demandé au moment voulu, un document qui arrive en retard nécessaire à la clôture d'un dossier avec une date limite de dépôt, ce genre de chose.

Cela fait trois ans que ces "petits désagréments" s'enchaînent et s'accumulent, me laissant stagnant, sans rien de plus, mais à chaque an qui passe un petit quelque chose de moins. Des amis, une compagne qui s'en vont. Des biens matériels qui tombent en panne, coûteux, donc irremplaçables. Ma santé.

Aujourd'hui, j'ai ressenti comme une caresse, le désir d'écourter de façon brutale et sanglante la vie d'anonymes choisis au hasard et d'échapper aux conséquences qu'impliquent un acte aussi amoral par le biais du suicide. Le tout en étant relativement serein.

Ma question n'est pas "est-ce que je dois le faire", car la réponse est évidente. Ma question est "qu'est-ce que je dois faire".