L'Esbrouffe et la Réalité

Barnouic - 4 mai 2012 à 09:50
 Barnouic - 4 mai 2012 à 16:10
Carcassonne. La lente agonie des maisons médicales de garde
santé


Carcassonne. La lente agonie des maisons médicales de garde
Le 18 avril, les cinq parlementaires audois, le président du conseil général et Maryline Martinez, l'adjointe au maire de Carcassonne, ont adressé une lettre à la directrice de l'ARS (Agence régionale de santé) lui demandant de leur confirmer ou non la suppression des dotations d'État et qui permettaient, jusqu'alors, d'assurer le fonctionnement des maisons médicales de garde. Déjà réduites l'an dernier, les aides ont été compensées par les collectivités locales. Dès 2010, le centre communal d'action sociale de Carcassonne a mis la main à la poche. Cette année, la ville s'est engagée à doubler sa participation, la portant à 10 000 €. Les signataires du courrier rappellent que « les collectivités locales assurent près de 30 % environ des frais de fonctionnement des Maisons de Garde, bien que cela ne relève pas de leurs compétences ».
Lors de son déplacement à Carcassonne, le 25 octobre 2011, Nicolas Sarkozy (notre photo) estimait devant un parterre choisi que « la vieille organisation de santé avait vécu » et qu'il fallait « ouvrir des maisons de santé ». Et d'asséner : « Trop de gens vont aux urgences. Cela empêche l'hôpital de faire son travail... » Six mois plus tard, que reste-t-il de ce constat ? Au siège de l'ARS, l'on se réfugie avec prudence derrière la période de réserve. Toutefois, un responsable de la communication lâche une réponse alambiquée : « Le courrier est en cours d'instruction ». Autrement dit, avant la fin du premier semestre (il y aura la campagne des législatives), l'ARS ne devrait pas bouger le petit doigt. D'ici là, les maisons médicales de garde seront dans la zone rouge. Ce qui fait dire aux élus audois : « leur disparition est ainsi programmée. Ce qui constituerait une grave erreur quand on sait qu'elles permettent non seulement aux praticiens de travailler en toute sécurité, mais aussi de réaliser des économies substantielles ». Un thème pourtant cher à Nicolas Sarkozy.

2 réponses

fanfouedelamotte Messages postés 4079 Date d'inscription samedi 15 novembre 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 20 mars 2018 7 152
4 mai 2012 à 15:16
Tout le problème vient de ce que les professionnels de santé qui travaillent dans ces maisons médicales construites et gérées par la sécu ou l' ARS ou les communes travaillent comme des salariés lambda. En plus la gestion est alourdie par la présence de personnel administratif plus ou moins indispensable et de normes extrêmement contraignantes ( accessibilité, portes anti pinces-doigts, issues d' évacuation d' urgence, contrôle périodique de l' installation électrique...). En plus, les autorités sanitaires peuvent intervenir dans le fonctionnement en imposant une proportion de médecine préventive, de concertation entre différents intervenant (réunionite chronique et autre usine à gaz), la présence de travailleurs sociaux. Le bilan financier ne peut être que déficitaire et donc l 'avenir de ces maisons médicales suspendue au bon ( ou mauvais ) vouloir des bailleurs de fonds ( et des fonds, il y en a de moins en moins ).
J' ai exercé depuis mon installation (1971) jusqu' en 1999 dans une maison médicale ( qui continue à fonctionner) mais attention! :
- construite et financée que par les professionnels qui allaient y travailler.
- gérée par nous même .
- Personnel non médical rétribué par nous même.
Nous en avons bavé ( la liberté a un prix) mais nous avons remboursé nos prêts bancaires et personne ne s' est trouvé en défaut de payement.

On en revient toujours au même point: il n' y a plus de médecins partants pour ce genre d' exercice; ils veulent qu 'on leur fournisse l' outil de travail et être salariés.

Ces maisons médicales "d'état" me font penser à ce que font les apiculteurs au printemps, quand les abeilles essaiment: ils disposent aux alentours du rucher des ruches vides en espérant qu' un essaim viendra s' y installer mais ce n' est pas toujours le cas...
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Tout le problème vient de ce que les professionnels de santé qui travaillent dans ces maisons médicales construites et gérées par la sécu ou l' ARS ou les communes travaillent comme des salariés lambda. En plus la gestion est alourdie par la présence de personnel administratif plus ou moins indispensable et de normes extrêmement contraignantes ( accessibilité, portes anti pinces-doigts, issues d' évacuation d' urgence, contrôle périodique de l' installation électrique...). En plus, les autorités sanitaires peuvent intervenir dans le fonctionnement en imposant une proportion de médecine préventive, de concertation entre différents intervenant (réunionite chronique et autre usine à gaz), la présence de travailleurs sociaux. Le bilan financier ne peut être que déficitaire

Oui je suis d'accord avec toi , simplement dans ces conditions le bilan financier est nécessairement déficitaire au regard des 23 euros que sont rémunérés la consultation ....A titre de comparaison chaque consultation de médecine préventive obligatoire qui n'est ni plus ni moins qu'une consult de médecine générale est facturée 80 euros par la médecine du travail à l'employeur ....condition nécessaire et suffisante a ce que son exercice ne soit pas déficitaire, puisqu'il n'y a pas de but lucratif..Les libéraux, c'est sans doute mini MIR mini prix mais ils font le maximum mais à ce compte là ,23 euros, évidemment la structure est en faillite.
Maintenant pour ce qui est de l'embauche de personnel si tu te réfères a ce qui c'est passé a Grenoble ont peut aussi comprendre que les jeune femmes médecins, fussent elles libérales, aient aussi besoin de personnels de sécurité pour assurer leur garde en toute quiétude. Je ne crois pas que l'attrition des moyens soit une solution et quand bien même le serait elle je ne vois pas non plus pour quelle raison les libéraux devraient être les seuls à la subir.






et donc l 'avenir de ces maisons médicales suspendue au bon ( ou mauvais ) vouloir des bailleurs de fonds ( et des fonds, il y en a de moins en moins ).
J' ai exercé depuis mon installation (1971) jusqu' en 1999 dans une maison médicale ( qui continue à fonctionner) mais attention! :
- construite et financée que par les professionnels qui allaient y travailler.
- gérée par nous même .
- Personnel non médical rétribué par nous même.
Nous en avons bavé ( la liberté a un prix) mais nous avons remboursé nos prêts bancaires et personne ne s' est trouvé en défaut de payement.


Les médecins ont peut être aussi d'autres souhaits, d'autres perspectives que de devoir rembourser des prêts bancaire avec des revenus qui s'étiolent et le leur permettent de moins en moins .

On en revient toujours au même point: il n' y a plus de médecins partants pour ce genre d' exercice; ils veulent qu'on leur fournisse l' outil de travail et être salariés.


...ils peuvent aussi simplement souhaiter qu'on leur octroie les moyens de se les offrir faute de quoi ils iront de toute façon voir ailleurs ....Il faudrait tout de même que l'on m'explique pourquoi en Angleterre ou en Allemagne les médecins libéraux sont deux fois mieux rémunérés qu'ils ne le sont ici en pouvant de surcroît embaucher deux fois plus de personnel.


Ces maisons médicales "d'état" me font penser à ce que font les apiculteurs au printemps, quand les abeilles essaiment: ils disposent aux alentours du rucher des ruches vides en espérant qu' un essaim viendra s' y installer mais ce n' est pas toujours le cas...

Oui c'est exactement cela, à ceci prés qu' on ne peut guère espérer attraper les mouches avec du vinaigre ...mais les abeilles non plus je suppose !!
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