Tiers mondisme ordinaire à la maison médicale

Barnouic - 28 avril 2012 à 18:11
 Barnouic - 29 avril 2012 à 09:56
Il a démarché les hôpitaux, mis des annonces dans les facultés, tenté le bouche-à-oreille... Sans succès. Depuis deux ans, Pierre-Etienne Manuellan, le directeur des deux centres municipaux de santé du Blanc-Mesnil, n'arrive pas à recruter un ophtalmologiste pour exercer quelques heures par semaine dans ses locaux. « Depuis le départ à la retraite du dernier, je ne trouve personne.

C'est de plus en plus difficile de recruter des ophtalmologistes, beaucoup préfèrent exercer dans le privé », analyse le médecin, qui travaille là depuis quatorze ans. « Quand je suis arrivé, il y avait trois ou quatre ophtalmos à temps partiel, alors que la commune était moins peuplée. »

Aujourd'hui, Le Blanc-Mesnil ne possède que deux ophtalmologues libéraux pour 52000 habitants. Soit deux fois moins que la moyenne départementale : 8 pour 100000. Dans ce désert médical, la mairie n'arrive pas à trouver la perle rare.

Pourtant, ses médecins disposent de conditions de travail confortables. Ils sont salariés, sous le régime des 35 heures, mieux payés qu'à l'hôpital... mais beaucoup moins qu'en libéral. Pourtant, chaque année, les deux centres de santé, Pierre-Rouquès et Fernand-Lamaze, accueillent plus de 17000 malades. Les centres municipaux, qui souffrent encore d'une image désuète de dispensaires, ont interdiction de pratiquer des dépassements d'honoraires. Au Blanc-Mesnil, seuls 18% des patients bénéficient d'une couverture maladie universelle.

En ophtalmologie, quelque 2400 patients étaient suivis dans les centres. « Si je recrute quelqu'un, il faut qu'il assure un minimum d'heures. Je ne peux pas embaucher une personne pour trois heures hebdomadaires. Il y aurait trop de patients, ce serait la folie », juge le docteur Manuellan. « A un moment, on avait ouvert les consultations en ophtalmologie sans rendez-vous. Il y avait la queue dès 6 heures le matin, les gens s'agressaient pour pouvoir passer. On a dû arrêter », ajoute-t-il.

Du coup, pour être suivis, de nombreux patients se rendent aux centres municipaux des environs. « Moi, je vais à Drancy, même si j'habite ici. Ça m'arrangerait bien qu'il y ait un ophtalmo chez nous », témoigne Doucouré, une jeune femme myope venue consulter un médecin généraliste. Chez Marie-Noëlle et Alain Guillard, les deux seuls ophtalmos de la commune, il faut en moyenne quatre mois pour obtenir un rendez-vous. « On ne donne rien au-delà, sinon les gens essaient ailleurs. Et, quand ils trouvent, ils ne décommandent même pas. Cela nous arrive au moins cinq fois par jour », regrette Alain Guillard. Le planning du cabinet est inutilement encombré et les secrétaires doivent gérer agacement ou insultes des habitants au téléphone, qui ne comprennent pas la situation.

Dans quelques années, le couple partira à la retraite. « On ne sait pas comment on va trouver un successeur. Il y a une pénurie d'ophtalmologistes au niveau national. Et le fait d'exercer en Seine-Saint-Denis n'aide pas. Les gens préfèrent travailler sur Paris. »
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2 réponses

Bonjour ,

Un point de détail tout de même......

Pourtant, ses médecins disposent de conditions de travail confortables. Ils sont salariés, sous le régime des 35 heures, mieux payés qu'à l'hôpital... mais beaucoup moins qu'en libéral.


Je pense que ce niveau là de malhonneteté fonciere et de désinformation permanente devrait finir par lasser ....l'intox est tout de même grossière .....

Le discours de ces boutiques prétendument altruiste prétendument humanistes est toujours exactement le même .....Les médecins ne veulent pas travailler pour nous car ils préferent les gros salaires du privé ....c'est entierement faux et ce gugus le sait tres bien .

Voici le dernier extrait du bulletin du conseil de l'Ordre sur la réalité des chiffres ...ce constat là au moins, est incontestable et personne ne peut remettre en cause sa véracité; On peut y lire..................c'est en page 4 paragraphe 2;


Aucun ophtalmo ne s'est installé en libéral à Paris depuis trois ans, souligne
le Dr Michel Legmann, président du conseil national de l'Ordre.


http://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/cn_bulletin/medecin%2015.pdf



Alors ils sont où nos ophtalmos ??? Tous partis dans la Creuse, s'installer à Guéret .....Vous croyez vraiment ????.....La Suisse c'est plus pres de Paris !!
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Ah....j'oubliais ....la durée de vol entre Paris et Genève est d'un peu moins d'une heure et les vols sont rarement surbookés .....ben la voilà la solution !!!!! ;-))))))))))))))))))))))
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