Antalgique : dans quels cas utiliser cet antidouleur ?

Paracétamol, anti-inflammatoire, codéine, tramadol... Les médicaments antalgiques sont utilisés pour diminuer, voire stopper, une douleur. S'il est possible de s'en procurer sans ordonnance, attention à l'automédication, car ils peuvent provoquer des effets secondaires indésirables.

Antalgique : dans quels cas utiliser cet antidouleur ?
©  Donato Fiorentino -123RF

Définition : qu'est-ce qu'un antalgique ?

L'action antalgique se définit par tout procédé ayant pour principe d'activité la diminution de la douleur. Il peut s'agir non seulement d'un médicament, mais aussi de toutes autres méthodes visant à obtenir l'analgésie, c'est-à-dire l'abolition de la sensation de douleur. Les antalgiques sont différents des analgésiques qui eux visent à éliminer la douleur.

Quels sont les différents paliers des antalgiques ?

Pour les médicaments antalgiques à proprement parler, leur utilisation s'effectue selon trois paliers de prescription en fonction de l'intensité de la douleur :

Antalgique palier 1

Les antalgiques périphériques pour les douleurs légères à moyennes : antalgiques non opiacés dominés par le paracétamol et l'aspirine – ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien est inclus dans cette classe.

Antalgique palier 2

Les antalgiques centraux faibles pour les douleurs moyennes à intenses : antalgiques opiacés comme la codéine ou le tramadol.

Antalgique palier 3

Les antalgiques centraux forts pour les douleurs très intenses voire rebelles : antalgiques opioïdes dont la morphine fait partie.

Prescription : les antalgiques sont-ils disponibles avec ou sans ordonnance ?

Les antalgiques du palier 1 se trouvent très facilement en pharmacie en vente libre (sans ordonnance). Mais ils peuvent aussi être prescrits par votre médecin traitant, qui après consultation, vous conseillera celui qui est le mieux adapté à votre cas (et à votre douleur). Les antalgiques de paliers 2 et 3 nécessitent une ordonnance et ne peuvent être prescrits que sur avis médical. Tous les antalgiques sont remboursés par l'Assurance Maladie lorsqu'ils sont prescrits par un médecin.

Quelles sont les indications des antalgiques ?

  • Les antalgiques de niveau 1 agissent principalement au niveau central et périphérique. Ils sont indiqués pour les douleurs légères à modérées. Sans pathologie chronique, ils peuvent être pris de manière ponctuelle par l'adulte et l'enfant pour stopper des douleurs très brèves dont la cause est clairement identifiée : brûlure légère, petite blessure, coup de soleil léger, mal de tête ou mal de dos habituels, etc. L'automédication par de ce type d'antalgique doit privilégier la prise de paracétamol, qui peut être consommé même pendant la grossesse ou l'allaitement. " Chez l'enfant, les posologies quotidiennes doivent être adaptées au poids et chez l'adulte il ne faut passer 3 grammes par jour ", précise le Pr Hervé Lévesque, spécialiste en médecine interne et membre de la Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI).
  • Les antalgiques de niveau 2 agissent pour la plupart au niveau central (la moelle épinière notamment). Ils peuvent traiter des douleurs modérées à intenses. Ils sont formellement interdits chez l'enfant.
  • Les antalgiques de niveau 3 agissent au niveau du cerveau et traitent des douleurs intenses ou des douleurs rebelles aux antalgiques de niveaux 1 et 2. Du fait de leurs effets indésirables potentiels, les antalgiques les plus puissants ne sont utilisés qu'en cas de douleurs d'emblée sévères ou résistantes aux antalgiques usuels. En effet, les morphiniques agissant sur le système nerveux central sont les plus puissants, mais également sources d'effets secondaires qu'il faudra prévenir. "Leur prescription devra s'accompagner d'une évaluation de la douleur avant et après introduction (échelle analogique d'évaluation régulière de la douleur par exemple)", continue le Pr Hervé Lévesque, qui ajoute : "Si le traitement de la douleur est indispensable, il importe de préciser rapidement la cause du syndrome algique afin de ne pas retarder le traitement spécifique de la maladie à l'origine des symptômes. Parfois, notamment en cas de douleurs chroniques, le recours à un centre anti-douleur peut être nécessaire où une approche pluri-professionnelle pourra être envisagée."

Quel est le mode d'administration des antalgiques ?

Les médicaments antalgiques peuvent être administrés par voie orale, par voie rectale, par application locale ou par injection selon le type et l'intensité des douleurs.

Quels sont les effets secondaires et contre-indications des antalgiques ?

S'il est possible de prendre un antalgique de niveau 1 sans avis médical (auto-médication), des effets secondaires peuvent toutefois survenir. Les plus fréquents sont d'ordre gastrique (notamment avec l'aspirine), mais d'autres troubles peuvent survenir en cas de surdosage (comme des atteintes hépatiques en cas de surdosage en paracétamol). Dans ce cas, il vous faut en informer votre médecin ou votre pharmacien.

En cas de grossesse, mais aussi si vous souffrez de troubles ou d'antécédents gastriques ou de maladies chroniques comme l'asthme, il est vivement recommandé de consulter avant de prendre un cachet. "Chez l'enfant, l'élément fondamental est la cause de la douleur et l'expression de cette dernière qui peut ne pas être verbalisée", ajoute le Pr Hervé Lévesque.

Quels risques avec l'automédication ?

Par ailleurs, le recours à l'automédication peut poser problème si aucun diagnostic n'a été porté. Lorsque la douleur est violente, inattendue et survient de façon brutale, mieux vaut en premier lieu consulter son médecin traitant qui évaluera la douleur pour prescrire l'antalgique qui convient. De même lorsqu'il s'agit d'une douleur récidivante sans cause apparente ou lorsque la douleur s'accompagne d'autres signes comme un malaise général, une fièvre élevée, un œdème inhabituel de la zone douloureuse, une diminution de la force dans un membre, etc.

Quelles précautions à prendre avec les antalgiques ?

Que ce soit en automédication ou dans le cadre d'un traitement prescrit par un médecin, il est recommandé de lire la notice du médicament pour demander conseil à votre médecin traitant ou votre pharmacien en cas de doute ;

  • respecter les doses et les moments de prises ;
  • respecter la durée du traitement sans l'interrompre ;
  • n'augmenter jamais les doses au-delà de la prescription ou au-delà des indications notifiées dans la notice ;
  • ne changer pas d'antalgique ; signaler tout autre traitement en cours à votre médecin traitant ou à votre pharmacien ;
  • n'utiliser pas en automédication ou pour quelqu'un d'autre, un antalgique qui vous a été prescrit par le médecin pour une situation précise.

Merci au Pr Hervé Lévesque, spécialiste en médecine interne et membre de la Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI).