Infiltration du genou : est-ce douloureux ?

Infiltration du genou : est-ce douloureux ?

L'infiltration du genou est un geste médical, généralement préconisé en cas d'arthrose. En quoi consiste cette technique ? Est-ce douloureux ? Quels sont les effets secondaires et quelles précautions à prendre ? On vous répond avec avec le Pr Aleth Perdriger, chef du service de Rhumatologie au CHU de Rennes.

Comment se passe une infiltration du genou ?

L'infiltration est une technique qui permet d'injecter un liquide dans un tissu ou dans une articulation. L'objectif est de mettre le médicament directement au contact de la zone à traiter. "L'infiltration peut être réalisée dans une articulation, comme le genou, avec l'aide d'une fine aiguille, qui est mise sur une seringue contenant le produit à injecter. Dans le genou, le médicament injecté est le plus souvent un corticoïde, parfois de l'acide hyaluronique", explique le Pr Aleth Perdriger. L'infiltration doit être réalisée avec précaution pour éviter l'infection. "On commence par désinfecter la peau en regard du point de piqure, et le médecin va mettre l'aiguille dans l'articulation. Si le geste est bien effectué, il n'est pas douloureux. Une anesthésie locale est parfois réalisée chez les patients sensibles", précise la spécialiste. Le produit est injecté lentement, puis l'aiguille est retirée et un petit pansement est mis en place, à conserver durant quelques heures. "Avant une infiltration, le médecin pourra ponctionner du liquide dans l'articulation, réalisé avec la même aiguille bien positionnée dans le genou. Cette ponction permet d'analyser le liquide, ce qui peut aider pour le diagnostic. Retirer du liquide dans une articulation gonflée et douloureuse permet aussi de soulager l'articulation et d'atténuer la douleur", poursuit la rhumatologue.

Dans quels cas la pratiquer ?

L'infiltration est souvent efficace pour soulager une articulation gonflée, mais il faut s'assurer qu'il n'y a pas d'infection avant de mettre un médicament dans une articulation. Le gonflement peut avoir différentes origines : en médecine sportive, là où les traumatismes et les inflammations du genou sont monnaie courante ; dans certaines pathologies inflammatoires telles que la polyarthrite ; dans l'arthrose, avec des corticoïdes si le genou est gonflé, ou une infiltration dite de visco-supplémentation quand il n'y a pas de gonflement, mais uniquement une douleur de l'articulation.

Précautions et effets secondaires

L'injection de corticoïdes permet de calmer de façon rapide les douleurs du genou. "Il est possible de marcher ou de conduire tout de suite après le geste, mais un peu de repos permet au produit de mieux se diffuser dans l'articulation", note le Pr Aleth Perdriger. Ce traitement est souvent efficace pendant plusieurs semaines, et permet de passer un cap douloureux et handicapant. "L'infiltration ne doit pas être répétée trop souvent. Si une infiltration n'est pas efficace, c'est qu'il faut prendre un autre traitement. Environ trois infiltrations par an sur une même articulation sont possibles", précise la spécialiste. "L'infiltration est un geste simple et efficace, mais qui comporte son lot d'effets indésirables. Rarement, une infiltration peut augmenter transitoirement les douleurs, pendant 1 ou 2 jours. On est alors obligé de prendre des anti-inflammatoires le temps que cette réaction se calme et que l'infiltration fasse effet", prévient la rhumatologue. Les effets de ces infiltrations sont néanmoins transitoires et les douleurs ne cèdent généralement que durant quelques semaines. D'autres effets secondaires existent, rares. Il peut s'agir d'un malaise vagal (transpiration abondante, chute de tension, sensation de vertige, palpitations), d'un flush (rougeur du visage et bouffées de chaleur accompagnée de maux de tête) ou d'une infection (l'effet secondaire le plus dangereux, mais également le plus rare).

Où faire une infiltration du genou ?

Une infiltration du genou s'effectue dans le service rhumatologie d'un hôpital, dans un centre d'imagerie médicale ou encore dans une clinique équipée.

Merci au Professeur Aleth Perdriger, chef du service de Rhumatologie au CHU de Rennes. 

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