Coma artificiel : durée, récupération et risques

Coma artificiel : durée, récupération et risques

Un coma artificiel met le patient en état de perte de conscience via des médicaments pour qu'il ne souffre pas. On peut y avoir recours en cas d'arrêt cardiaque par exemple. Quels sont les différents stades ? Quelle est la différence avec un coma ? Et les risques de séquelles ?

Définition : c'est quoi le coma artificiel ?

La Société française d'anesthésie-réanimation (SFAR) définit le coma artificiel comme "l'utilisation de moyens médicamenteux destinés à assurer le confort physique et psychique du patient, et à faciliter les techniques de soins". Il est surtout utilisé dans les services de réanimation et par les médecins du Samu où il permet au patient de ne pas souffrir et de ne pas avoir conscience de ce qui arrive pendant un laps de temps. Il est généralement induit par un cocktail d'hypnotisants, morphiniques ou curares et comprend parfois la mise en place d'une hypothermie thérapeutique. Il s'agit de baisser la température du corps (généralement à 37 degrés) entre 32 et 34 degrés pour mettre au repos certaines fonctions vitales comme le cerveau et éviter l'apparition de certaines séquelles irréversibles.

Quelle est la différence entre un coma et un coma artificiel ?

Contrairement à un coma induit par un traumatisme crânien par exemple, dans le cas d'un coma artificiel, cet état de perte de conscience est provoqué uniquement sur prescription médicale grâce à certains médicaments hypnotiques et sédatifs par voie intraveineuse. Les personnes maintenues dans un coma artificiel sont intubées afin de maintenir une assistance respiratoire : la machine prend le relais des poumons.

Combien de temps peut-on rester dans un coma artificiel ?

La durée du coma artificiel est très variable : de quelques heures à plusieurs semaines. Ce sont les soins qui déterminent sa durée que les médecins s'efforcent de rendre la plus courte possible.

Pourquoi mettre un malade dans le coma artificiel ?

C'est l'équipe médicale qui décide de la mise en place du coma artificiel ou de son maintien thérapeutique après un coma survenu spontanément pour éviter un retour à l'état de conscience trop précoce. Le coma artificiel peut également être instauré dans un but anesthésique afin de diminuer les sensations douloureuses pendant la phase de traitement. Comme sous l'effet d'une anesthésie, le coma artificiel permet de mettre au repos les fonctions vitales en les empêchant de trop puiser dans les réserves d'énergie afin d'aider le corps dans son processus de guérison contre le traumatisme subi, ou les dysfonctionnements cardio-vasculaires. Le coma artificiel est un traitement indiqué dans différentes situations :

  • en cas d'œdème cérébral risquant de provoquer une hypertension intracrânienne,
  • d'infarctus du myocarde ou d'arrêt cardiaque,
  • d'accident avec des fractures multiples,
  • de choc septique,
  • de pneumopathie,
  • d'AVC,
  • de traumatisme crânio-cérébral sévère.

Quels sont les différents stades de coma ?

Comme pour les cas de coma, l'évaluation du coma artificiel est basée sur une échelle spécifique, l'échelle de Glasgow, cotée de 3 à 15. Trois critères sont déterminants : l'ouverture des yeux, la réponse verbale et la réponse motrice. Plus le score est élevé, moins le coma est profond. Un score de 3 signifie ainsi l'absence totale de réponses. Un score de 15, une réponse normale, spontanée et volontaire aux tests. Le patient a les yeux fermés, il est incapable de réagir à des stimulis externes (y compris la douleur) et n'est pas en mesure d'être réveillé.

Quels sont les risques de séquelles après un coma artificiel ?

Plus le coma artificiel se prolonge et plus il existe un risque de complication infectieuses, principalement au niveau des poumons à cause de la respiration artificielle (infection nosocomiale). Un alitement prolongé peut aussi augmenter le risque de fonte musculaire et d'escarres pour lesquels une prévention doit être faite par l'équipe médicale (matelas anti-escarre, hydratation, alimentation, mobilisation…). Les autres risques sont liés principalement à l'indication pour laquelle le coma artificiel a été décidé : conséquences neurologiques, infectieuses, cardiaques...

Comment réveiller quelqu'un d'un coma artificiel ?

Lorsque les constantes vitales d'un patient plongé dans un coma artificiel redeviennent normales, les médecins commencent progressivement à diminuer l'administration de sédatifs et à faire remonter la température corporelle. La phase de réveil est étroitement surveillée et une rééducation est parfois mise en place afin de pallier la perte musculaire, aux difficultés à s'alimenter, et à la reprise d'une respiration autonome. C'est aussi le moment d'évaluer les conséquences neurologiques, cardiaques, dermatologiques ou pulmonaires.

  • Société française d'anesthésie-réanimation (SFAR)