Dans quels cas fait-on un monitoring pendant la grossesse ?

Au cours de la grossesse, l'examen du monitoring va servir à surveiller le rythme cardiaque du bébé et les contractions. L'appareil est utilisé sur le ventre de la femme enceinte à domicile ou en cabinet médical. Comment lire un monitoring ? À partir de quand peut-on en faire un ? Combien de temps ça dure ? Le point avec la sage-femme Céline Hattab Braha.

Dans quels cas fait-on un monitoring pendant la grossesse ?
© jacephoto-123RF

Le monitoring est très utile dans le suivi de la femme enceinte, à partir du sixième mois de grossesse, mais aussi le jour de l'accouchement. Le corps médical emploie le terme de monitoring foetal, car c'est un examen centré en partie sur l'activité cardiaque du bébé et des contractions de grossesse. Généralement, c'est l'un des premiers contrôles qui est réalisé lorsqu'une femme enceinte se rend en urgence à l'hôpital. Dans les autres cas, une future maman peut être amenée à faire plusieurs monitorings, notamment si des complications de la grossesse ont été détectées. À quoi sert un monitoring foetal ? Quand et où le faire ? Que signifie Toco sur le monitoring ? Céline Hattab Braha, sage-femme, nous éclaire.

Qu'est-ce qu'un monitoring foetal ?

Un monitoring est un examen médical indolore propre à la grossesse. Il est réalisé par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme grâce à un appareil, appelé cardiotocographe. L'intérêt d'un monitoring est double : il va à la fois mesurer l'intensité des contractions, mais aussi surveiller le rythme cardiaque du bébé

Pourquoi et dans quels cas faire un monitoring pendant la grossesse ?

Le monitoring permet de dépister une anomalie ou une souffrance chez le futur bébé, ou tout simplement de vérifier que tout va bien. "Lorsqu'une patiente enceinte consulte en urgence à la maternité, la première chose qu'on lui fera, ce sera un monitoring fœtal, peu importe la cause de la consultation", nous explique Céline Hattab Braha, sage-femme. C'est un précieux outil de contrôle pendant la grossesse, notamment si :

  • Un dysfonctionnement du placenta a été détecté.
  • Bébé souffre d'un retard de croissance ou bouge moins.
  • La future maman souffre d'un diabète gestationnel ou d'une hypertension.
  • Une menace d'accouchement prématuré (ce qui nécessite la mise en place d'un monitoring régulier 1 à 3 fois par semaine).

"Lorsqu'une patiente enceinte consulte en urgence à la maternité, la première chose qu'on lui fera, ce sera un monitoring fœtal, peu importe la cause de la consultation".

À partir de quand peut-on faire un monitoring enceinte ?

"En général, le monitoring se fait à partir de 28 semaines d'aménorrhée (SA) jusqu'au terme de grossesse", indique la sage-femme. Par ailleurs, "si la patiente développe une pathologie pendant la grossesse, comme du diabète gestationnel ou de l'hypertension, tout ce qui fragilise le bébé, on programmera des monitorings en surveillance régulièrement". Le rythme des monitorings dépend de la complication de la grossesse et des protocoles de service des hôpitaux, "c'est extrêmement variable", ajoute la spécialiste. 

Le jour de l'accouchement, les femmes qui se présentent à la maternité avec des contractions et dont le travail est en route sont rapidement installées en salle de travail et placées sous monitoring. 

"Un monitoring peut se faire à partir de 28 semaines d'aménorrhée (SA) jusqu'au terme."

Comment fonctionne le monitoring ?

Le monitoring fonctionne grâce à un appareil électronique, un cardiotocographe, qui est muni de deux capteurs. Le premier est un capteur à ultrasons Doppler, qui va mesurer le rythme cardiaque du bébé et que l'on enduit de gel avant de le placer sur le ventre de la femme enceinte en le maintenant avec une sangle.

Le second, appelé tocomètre, est placé sur le ventre, au niveau de la face antérieure du fond utérin, pour mettre en lumière les contractions de grossesse. Ces dernières, même lorsqu'elles sont indolores, sont détectées par l'appareil. Deux tracés parallèles vont alors apparaître sur un rouleau de papier qui sort au rythme d'1 cm par minute. La sage-femme ou le médecin va régulièrement l'observer pour s'assurer que tout aille bien.

Comment lire un monitoring de grossesse ?

Plusieurs éléments indiquent si le monitoring est bon. Sur le diagramme du monitoring qui s'imprime, on observe les oscillations.

  • Les oscillations du haut indiquent le rythme cardiaque de bébé. Le rythme normal doit tourner autour de 120-160 bpm (battements par minute). Le tracé varie selon la fréquence cardiaque.
  • Les oscillations du bas correspondent à la courbe des contractions de la future maman. Elles sont symbolisées par des pics réguliers quand les contractions se produisent. 
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Lecture d'un monitoring de grossesse © kipgodi-123RF

Que signifie Toco sur le monitoring de grossesse ?

À la lecture, il n'est pas rare de voir écrit "Toco" sur un monitoring. Ce terme "Toco" fait référence au capteur tocomètre, qui fait partie de l'appareil cardiotocographe et qui enregistre l'intensité des contractions utérines. La puissance des contractions est indiquée par un chiffre compris entre 20 et 100 et visible sur l'écran du monitoring.

Où faire un monitoring de grossesse ?

L'examen du monitoring peut être réalisé dans un cabinet médical ou en maternité. Si la future maman n'est pas hospitalisée, le monitoring peut aussi être fait à la maison par un professionnel de santé. 

Combien de temps dure un monitoring ?

En moyenne, lorsqu'il s'agit d'un contrôle, le monitoring dure une trentaine de minutes. Mais en période de travail, il est souvent laissé plus longtemps, en continu. 

Le monitoring est-il obligatoire enceinte ?

Le monitoring n'est pas un examen obligatoire, mais il est en revanche très utile pendant la grossesse et surtout conseillé lorsque le travail commence.

Merci à Céline Hattab Braha, sage-femme libérale à Paris.
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