IRM cérébrale : pourquoi, déroulé, comment l'interpréter ?

Une IRM cérébrale peut être prescrite en présence de symptômes neurologiques. L'objectif est alors de déceler d'éventuelles anomalies au niveau du cerveau et de ses vaisseaux (tumeur, accident vasculaire, sclérose en plaques…). Le Dr Florence Girodon, radiologue, nous explique comment se déroule l'examen et comment s'y préparer.

IRM cérébrale : pourquoi, déroulé, comment l'interpréter ?
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Définition : c'est quoi une IRM cérébrale ? 

"L'IRM cérébrale est un examen d'exportation radiologique du crâne notamment du cerveau. C'est actuellement l'examen le plus performant pour l'étude cérébrale (système nerveux central)", explique le Dr Florence Girodon, radiologue. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) n'utilise pas, contrairement au scanner ou à la radiographie, les rayons X. "Le principe de l'IRM est fondé sur les propriétés magnétiques de l'atome d'hydrogène contenu dans le corps humain dans des proportions différentes en fonction de chaque tissus et organes. En utilisant des aimants très puissants, et des ondes de radiofréquences, on est capable de stimuler les protons des atomes d'hydrogène du corps et de recueillir l'énergie liée à cette stimulation et au retour au repos de ces protons". De l'analyse des données résultera une mise en image du corps humain. L'analyse informatique permet ensuite de reconstituer une image de la zone étudiée en 2D ou 3D.

Indications : pourquoi faire une IRM cérébrale ? 

"Du fait de ces performances anatomiques il s'agit de l'examen de référence, permettant de détecter des anomalies tissulaires, des anomalies de fonctionnement de diverses origines", poursuit la radiologue. C'est donc l'examen pour tous les symptômes neurologiques avant et où après un scanner cérébral (souvent effectuer car d'accès rapide).

Il permet :

  • De rechercher des pathologies vasculaires tel qu'un AVC (accident vasculaire cérébral) qui diagnostiqué précocement offre un meilleur pronostic pour le patient 
  • De rechercher des anomalies morphologiques des vaisseaux cérébraux (artères ou veines) 
  • De rechercher des tumeurs cérébrales primitives ou secondaires qu'on appelle métastases. L'IRM est donc utilisée dans le bilan pré thérapeutique de certains cancers évolutifs 
  • De rechercher des pathologies inflammatoires comme la SEP (sclérose en plaque), et d'en faire le suivi évolutif et évaluer la performance thérapeutique ainsi que les complications 
  • De rechercher des anomalies évocatrices d'une dégénérescence cérébrale notamment la recherche d'une maladie d'Alzheimer.

Comment se préparer à une IRM cérébrale ? 

Il n'y a aucune préparation ou précaution à prendre avant d'effectuer une IRM cérébrale. "Toutefois c'est un examen de longue durée et l'immobilité est nécessaire pour une bonne performance des images, recommande la spécialiste. Les patients claustrophobes doivent se signaler afin que le médecin puisse prescrire un tranquillisant doux avant l'examen". S'il s'agit d'une femme la patiente ne doit pas être enceinte (grossesse avérée ou supposée) sauf si l'indication prime sur la contre-indication. "Il faut signaler la présence de tout corps étranger intra corporel afin que l'on décide ou non de la possibilité de faire l'examen".

Comment se déroule une IRM cérébrale ? 

L'examen est effectué par un radiologue : un médecin spécialisé en radiologie. "Le patient doit se mettre en sous-vêtements, une tunique lui sera proposée, il doit retirer ces bijoux, appareils dentaires ou auditifs, lunettes, il est préférable d'enlever les piercings si cela est possible", détaille la radiologue. "Il est ensuite installé sur le lit d'examen, la tête sera positionnée dans une "casque" qui est une antenne émettrice et réceptrice permettant l'acquisition des images, qui couvre partiellement la vue". C'est pour cela que les personnes claustrophobes sont préparées avant l'examen. "L'exploration dure en moyenne 20 à 30 minutes mais parfois peut se prolonger sur 1 heure, en cas de problème une sonnette située au contact du patient permet de parler au médecin et d'arrêter l'exploration".

Les personnes claustrophobes sont préparées avant l'examen

Où se fait l'injection pour une IRM cérébrale ? 

"Il est possible qu'une injection de produit de contraste soit effectuée au cours de l'exploration par voie veineuse généralement sur l'avant-bras (sel de gadolinium)", répond le Dr Girodon.

Comment interpréter une IRM cérébrale ? 

L'interprétation se fait durant l'examen. "Le médecin radiologue effectue un compte rendu qui sera donner au patient en fin d'examen accompagné de l'imagerie, note le médecin. L'ensemble est à donner au médecin prescripteur pour la suite de la prise en charge des symptômes".

Quels sont les risques et effets secondaires d'une IRM cérébrale ? 

"Il n'y a aucun effet indésirable connu, rassure le médecin. L'examen n'est pas irradiant : il peut être répété sans risque. Le rythme des examens étant défini par la maladie et par le thérapeute".

Quelles sont les contre-indications d'une IRM cérébrale ? 

"Il existe une contre-indication absolue qui est l'existence d'éclat métallique dans les yeux, alerte la radiologue. Toutefois en cas de risque de paille intraoculaire une radiographie des orbites est effectuée pour le confirmer et un rendez-vous ophtalmologique ai donné à fin d'enlever ses pailles pour permettre par la suite la réalisation de l'IRM". Les anciennes valves cardiaques peuvent aussi être des contre-indications absolues, mais les laboratoires développent de plus en plus de matériel compatible. "Il existe une liste régulièrement mise à jour des valves cardiaques et de leur compatibilité que l'on consulte systématiquement avant un examen". Généralement les prothèses articulaires (genou, hanches…) sont compatibles mais peuvent entraîner des artefacts et une baisse de qualité de l'examen. "Le port d'un pacemaker est souvent une contre-indication absolue." Toutefois de plus en plus de pacemaker deviennent compatibles, il faut simplement prévoir un rendez-vous avec un cardiologue avant et après l'examen IRM car un réglage rapide est à effectuer (permettant de mettre le pacemaker en mode compatible)".

Quel est le prix d'une IRM cérébrale et est-ce remboursé ?

"Il existe un forfait technique de 166 € pris en charge par la sécurité sociale, conclut le Dr Girodon. L'acte intellectuel est à 69,75 € prise en charge à 70 % par la sécurité sociale et 30 % par la mutuelle".

Merci au Dr Florence Girodon, radiologue à St Etienne, membre du réseau Elsan.