Mirtazapine : indication, effets, nom commercial

La mirtazapine est un antidépresseur qui a un effet sédatif. Ce médicament est utilisé dans la prise en charge d'épisodes dépressifs majeurs chez l'adulte. Comment agit-cette substance ? Quelles sont ses effets secondaires et ses contre-indications ? Réponses avec le Dr Clément Guillet, médecin psychiatre.

Mirtazapine : indication, effets, nom commercial
© Soho A studio-Adobestock

Définition : qu'est-ce que la mirtazapine ? 

"La mirtazapine est une molécule chimique qui appartient à la famille des antidépresseurs noradrénergique et sérotoniérgique spécifiques (NaSSAs)", explique le Dr Clément Guillet, médecin psychiatre. A ce titre, la mirtazapine est utilisée pour atténuer les différents symptômes liés à la maladie dépressive tels que la mélancolie, l'apathie, le manque de dynamisme… Si la posologie fluctue en fonction des signes cliniques présentés ainsi que de l'âge du patient, la dose quotidienne, administrée par voie orale, est généralement comprise entre 15 et 45 mg. 

Comment agit la mirtazapine ? 

"La mirtazapine stimule l'activité de certaines substances chimiques dans le cerveau connues sous le nom de noradrénaline et sérotonine", poursuit le médecin. "Certaines substances chimiques dans le cerveau, telles que la noradrénoaline et la sérotonine, n'agissent pas de manière adéquate chez les personnes atteintes de dépression. Le mécanisme grâce auquel la mirtazapine atténue les symptômes de la dépression n'est pas totalement connu". 

Quelles sont les indications ? 

Cet antagoniste des récepteurs présynaptiques de la noradrénaline permet d'accroître la transmission noradrénergique et sérotoninergique au sein des neurones. "En outre, la mirtazapine possède d'importantes propriétés sédatives due à son action sur les récepteurs à histamine qui sont parfois mal supportées par les patients", rappelle le psychiatre. "Cette molécule peut être utilisée en première intention ou bien en deuxième intention après l'échec d'une précédente thérapie ou en cas de risque suicidaire accru". 

Nom commercial : quels médicaments en contiennent ? 

Commercialisée par le laboratoire américain Organon BioSciences à partir de 1996, la mirtazapine est tombée dans le domaine public en 2004. Dès lors, plusieurs laboratoires ont développé leurs propres médicaments génériques à base de mirtazapine : Almus, Arrow, Arrow Génériques, Biogaran, Bluefish, Cristers, EG, Mylan, Pfizer, Ranbaxy, Ratiopharm, Sandoz, Teva, Zentiva, Zydus et Norset.

Est-ce qu'elle fait dormir ?

"La mirtazapine peut entraîner de la somnolence et une envie de dormir pendant la journée", assure notre interlocuteur. C'est pour cela qu'il est préférable de la prendre le soir.

Les antidépresseurs comme la mirtazapine exposent à une prise de poids –réversible– très significative : plus de 10 % du poids corporel.

Est-ce qu'elle fait grossir ?

"Les antidépresseurs comme la mirtazapine exposent à une prise de poids –réversible– très significative : plus de 10 % du poids corporel. En revanche, lors de l'arrêt du traitement, on observe une perte de poids", confirme le spécialiste.  

Quels sont les effets secondaires et danger ? 

Parmi les effets secondaires très fréquents et fréquents liés à la prise de mirtazapine, on retrouve une somnolence diurne, des maux de tête, une sécheresse de la bouche, des troubles du sommeil, de l'anxiété, des troubles gastro-intestinaux… "Plus rarement, des œdèmes ou encore des myoclonies peuvent apparaître", observe le Dr Guillet. 

Quelles sont les contre-indications ?

Un traitement à base de mirtazapine ne peut être préconisé dans les cas suivants :

  • une hypersensibilité à la mirtazapine ou à l'un des excipients du médicament ;
  • le suivi d'un traitement à base d'inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) ;

En outre, l'administration d'un antidépresseur à base de mirtazapine est contre-indiquée chez les enfants, les adolescents ainsi qu'en association avec une consommation d'alcool. Certains patients nécessitent également une surveillance médicale accrue. C'est le cas notamment pour les personnes épileptiques, celles souffrant d'insuffisance rénale ou d'une maladie cardiaque.

Merci au Dr Clément Guillet, médecin psychiatre à Hôpital La Chartreuse de Dijon.

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