Vitrification ovocytaire : but, âge, conditions

Depuis la loi de bioéthique du 2 août 2021, la vitrification ovocytaire est ouverte à toutes les femmes qui souhaitent préserver leur fertilité. Pourquoi faire vitrifier ses ovocytes ? Comment ça se passe ? Quel est l'âge limite ?

Vitrification ovocytaire : but, âge, conditions
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Définition : c'est quoi une vitrification ovocytaire ?

La vitrification ovocytaire désigne une méthode d'insémination artificielle qui consiste à vitrifier les ovocytes, autrement dit à congeler et à conserver les cellules reproductrices d'une femme. Il s'agit d'un don d'ovocyte qui correspond chez l'homme au don du sperme. Ce procédé se réalise rapidement dans un centre d'assistance médicale à la procréation et simplifie la procédure relative au don d'ovocytes.

Quel est l'intérêt de faire une vitrification ovocytaire ?

La vitrification ovocytaire représente un moyen de "suspendre" son horloge biologique et par conséquent, de préserver sa fertilité. "Depuis la révision de la loi de bioéthique du 2 août 2021, ce phénomène prend de l'ampleur au point de devenir sociétal. Plusieurs raisons peuvent amener les femmes à vouloir conserver leurs ovocytes : parce que leurs mères ont été ménopausées à 32 ans, parce qu'elles n'ont pas encore rencontré la personne avec qui elles désirent fonder une famille, parce qu'elles vont devoir subir un traitement lourd tel que radiothérapie ou chimiothérapie, parce qu'elles ne veulent pas d'enfant tout de suite…", détaille le Pr Philippe Touraine, chef du service d'endocrinologie et de médecine de la reproduction de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière.

La vitrification ovocytaire est autorisée en France depuis la révision de la loi de bioéthique en juillet 2011.

Quelles femmes peuvent faire une vitrification ovocytaire ?

Depuis la révision de la loi de bioéthique du 2 août 2021, toute femme peut avoir recours à la vitrification ovocytaire, en l'absence de motif médical. Ce procédé concerne essentiellement les femmes qui souhaitent préserver leur fertilité et qui n'ont pas envie d'avoir un enfant dans l'immédiat.

Y a-t-il un âge limite ?

Une femme peut demander à conserver ses ovocytes à compter de ses 29 ans et jusqu'à ses 37 ans.

Comment se passe une vitrification ovocytaire ?

La vitrification ovocytaire est un processus de conservation des ovocytes qui est autorisé en France depuis 2011. Il est composé de différentes étapes :

► Après une phase de blocage de l'ovulation, un traitement pour stimuler l'ovulation et favoriser la croissance des follicules est administré à la femme, puis l'ovulation est déclenchée de manière volontaire, en espérant recruter 10 à 15 follicules.

► "Les ovocytes sont ensuite ponctionnés et congelés dans de l'azote liquide à -196°C. Des produits appelés cryoprotecteurs permettent d'éviter la formation de cristaux de glace dans l'ovocyte.

Les ovocytes seront décongelés pour être fécondés par le spermatozoïde d'un éventuel conjoint pour fabriquer un embryon qui sera transféré dans son utérus ensuite", précise le spécialiste.

Quelle est la durée de conservation des ovocytes ?

La loi de bioéthique du 2 août 2021 stipule qu'une femme dont les ovocytes sont conservés est consultée chaque année civile pour savoir si elle souhaite ou non la poursuite de cette conservation. Ce consentement doit être écrit. Dans le cas où elle ne souhaite pas poursuivre la conservation de ses ovocytes, elle doit donner son accord pour que ses ovocytes fassent l'objet d'un don, d'une recherche ou qu'ils soient détruits. Un délai de réflexion de trois mois est accordé pour confirmer ce consentement. L'absence de révocation durant ce délai fait office de confirmation. Il est mis fin à la conservation en l'absence de réponse après 10 années civiles consécutives. En cas de décès de la personne et sans son consentement, la conservation des ovocytes est automatiquement arrêtée.

Comment la femme peut ensuite en disposer ?

En France, une femme qui a eu recours à la vitrification ovocytaire peut disposer de ses ovocytes quand elle le souhaite : soit en vue d'une grossesse, soit pour en faire don à des couples qui ne peuvent pas avoir d'enfants.

Merci au Pr Philippe TOURAINE, chef du service d'endocrinologie et de médecine de la reproduction de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière