Ostéophyte : cervical, coude, cause, qui consulter ?

L'ostéophyte, également connu sous le nom de bec de perroquet, désigne une protubérance osseuse qui se développe autour d'un os ou d'une articulation. Comment le reconnaître ? Quelle est sa cause ? La prise en charge ? Le point avec le Pr Aleth Perdriger, chef du service de Rhumatologie du CHU de Rennes.

Ostéophyte : cervical, coude, cause, qui consulter ?
© Olga Yastremska - 123RF

Définition : qu'est-ce qu'un ostéophyte ? 

Un ostéophyte (ou bec de perroquet) est une production osseuse anormale, pouvant être localisée à proximité ou près de n'importe quelle articulation malade. Les ostéophytes sont associés à l'apparition d'arthrose, une maladie caractérisée par une dégénérescence du cartilage articulaire. "L'ostéophyte correspond à une prolifération de l'os qui se défend contre une agression au niveau d'une articulation dans le cadre d'une arthrose, c'est-à-dire quand le cartilage s'abîme, quel que soit l'endroit. Le cartilage se fissure, il n'a plus son rôle d'amortisseur donc l'os va subir beaucoup plus de pression, il va se condenser et il va proliférer, puisqu'il a moins de cartilage pour le protéger", commente le Pr Aleth Perdriger.

Quels sont les symptômes ?

Les ostéophytes ne sont que rarement en soi responsables de symptômes mais peuvent entraîner de légères déformations articulaires, des douleurs parfois ou dans certains rares cas, des difficultés à effectuer certains mouvements. Les ostéophytes sont visibles sur les radiographies sous la forme d'une excroissance osseuse. "Les ostéophytes peuvent se développer au niveau du rachis ou de n'importe quelle articulation du corps, le principe est le même : c'est un signe d'arthrose, et cela signifie que le cartilage est un peu abîmé. Ce n'est pas le bec de perroquet en soi qui fait mal, c'est l'arthrose", précise la rhumatologue.

Schéma d'un os avec ostéophyte
Schéma d'un os avec ostéophyte © Joshua Abbas - 123RF

Ostéophyte cervical : quelles causes ?

Un ostéophyte au niveau de la nuque est le signe qu'il y a de l'arthrose sur les cervicales.  

Ostéophyte du coude : quelles causes ?

Un ostéophyte au niveau du coude est un signe d'arthrose du coude. 

Ostéophyte du doigt : pourquoi ?

"L'ostéophyte n'est pas un symptôme mais un signe d'arthrose. Il entraîne des nodules, surtout au niveau des mains, principalement au niveau de l'interphalangienne digitale, c'est-à-dire au bout des doigts. Ce sont de petites boules d'os qui ne font pas mal du tout. Ce qui est douloureux, c'est quand le cartilage se fissure d'un point de vue mécanique", indique la spécialiste.

Schéma d'un ostéophyte
Schéma d'un ostéophyte © p6m5/123RF

Ostéophyte du genou : pourquoi ?

Un ostéophyte se développe lorsque l'os se défend en cas d'arthrose, il est agressé parce qu'il subit trop de pression physique. Si on continue de marcher avec un genou qui souffre d'arthrose, le cartilage amortit moins et l'os va proliférer en faisant des ostéophytes.  

Ostéophyte de la cheville : le signe de quoi ?

Un ostéophyte au niveau de la cheville est un signe d'arthrose de la cheville

Qui consulter ?

En cas de douleurs, il convient de consulter en premier lieu son médecin traitant. Il effectuera les examens nécessaires et pourra, si besoin, orienter le patient vers un rhumatologue qui est le spécialiste des os, des muscles et des articulations. 

Quels examens faire ?

Le plus souvent, les ostéophytes sont découverts de manière fortuite, au cours d'une radiographie effectuée pour évaluer l'évolution de l'arthrose.  La présence d'un ostéophyte n'est pas toujours associé à une souffrance de l'articulation et n'est pas un signe de gravité. Seule la douleur d'arthrose est à prendre en compte. 

Quels sont les traitements ?

Habituellement, les ostéophytes ne nécessitent aucune prise en charge. "On traite l'arthrose et sa douleur mais pas l'ostéophyte. Ce n'est pas l'ostéophyte qui fait l'arthrose, c'est l'arthrose qui fait l'ostéophyte. Et c'est la douleur liée à l'arthrose que l'on soigne. L'articulation est mise au repos, des antidouleurs sont prescrits voire éventuellement une infiltration", détaille le Pr Aleth Perdriger.  

Merci au Pr Aleth Perdriger, chef du service de Rhumatologie du CHU de Rennes.