Utérus bicorne : une anomalie qui complique la grossesse

Utérus bicorne : une anomalie qui complique la grossesse L'utérus bicorne est une malformation congénitale fréquente qui désigne un utérus en forme de coeur. Quelles sont les conséquences sur la grossesse et l'accouchement ?

L'utérus bicorne est une anomalie fréquente : elle représente 39 % des malformations utérines. Cette malformation congénitale se traduit par un utérus en forme de cœur et plus petit que la taille normale. Quels sont les risques d'un utérus bicorne chez la femme enceinte ? Peut-on mener une grossesse à terme avec un utérus bicorne ? Comment savoir si j'ai un utérus bicorne ?

Définition : c'est quoi utérus bicorne ? 

L'utérus bicorne survient lors du développement embryonnaire. Elle se traduit par un utérus en forme de cœur, comportant deux cavités distinctes (utérus bicorne bicervical) ou partiellement séparées (utérus bicorne unicervical). L'utérus bicorne présente aussi une taille plus petite que la normale. Il est à distinguer de l'utérus cloisonné, caractérisé par une morphologie normale et par la présence d'une paroi à l'intérieur de la cavité.

Quels sont les symptômes d'un utérus bicorne ?

Les anomalies utérines telles que l'utérus bicorne sont généralement asymptomatiques. Chez certaines femmes, des douleurs dans le bas-ventre peuvent se manifester dès l'adolescence, pendant les règles ou pendant les rapports sexuels. Une atteinte des reins et des voies urinaires peut y être associée. 

Schéma d'un utérus bicorne
Schéma d'un utérus bicorne © designua - 123RF

Quels sont les risques d'un utérus bicorne chez la femme enceinte ?

Chez la femme enceinte, un utérus bicorne est un facteur de risque de complications : l'utérus étant plus petit, cela rend plus difficile le processus de nidation de l'œuf, qui grandit dans un espace plus restreint. C'est la raison pour laquelle une femme dotée d'un utérus bicorne présente plus de risque de fausse couche, d'accouchement prématuré, de présentation par le siège et de retard de croissance du fœtus. Plus rarement, l'utérus bicorne peut être une cause d'infertilité.

► Il est parfaitement possible de mener une grossesse à terme avec un utérus bicorne en suivant rigoureusement des mesures préventives : le praticien recommandera une surveillance un peu plus étroite et un repos régulier. Parfois, la prescription de médicaments empêchant les contractions peut être envisagée. L'accouchement par voie basse est envisageable, mais une césarienne doit être pratiquée en cas de présentation par le siège. Les grossesses suivantes se déroulent très souvent mieux car l'utérus gagne peu à peu en volume. "En revanche, cette variante utérine peut poser un problème pour une contraception : la pose d'un dispositif intra-utérin n'est pas conseillée car non efficace", précise le Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue.

Quelles sont les causes d'un utérus bicorne ?

L'utérus bicorne est une malformation congénitale. Présente dès la naissance, elle est due à une anomalie du développement de l'embryon. Entre la 14e et la 18e semaine de grossesse, les canaux de Müller sont censés se rejoindre pour constituer l'utérus. Mais dans le cas d'un utérus bicorne, les canaux ne se rejoignent pas, ce qui conduit au développement d'une cavité utérine à deux cornes, qui peuvent être partiellement ou intégralement cloisonnée l'une par rapport à l'autre.

Comment diagnostiquer un utérus bicorne ?

Un utérus bicorne peut être découvert de manière fortuite lors d'une consultation pour un autre motif, au cours d'une grossesse voire même de l'accouchement. Le diagnostic est établi à la suite d'examens d'imagerie (échographie 2D, 3D et éventuellement IRM). Le médecin observe trois critères majeurs pour différencier un utérus bicorne d'un utérus cloisonné :

  • forme de la couche séreuse,
  • morphologie de la cavité,
  • aspect du col.

Cette distinction est cruciale pour décider d'une prise en charge.

Faut-il opérer en cas d'utérus bicorne ?

L'intervention chirurgicale n'est pas requise en cas d'utérus bicorne, sauf indications particulières :

► Pronostic obstétrical défavorable.

► Antécédents de fausses couches

Merci au Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue.

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