Biopsie de la vessie : pourquoi, comment se déroule l'examen ?

Également qualifiée de biopsie vésicale, la biopsie de la vessie est un acte chirurgical consistant à prélever un ou plusieurs fragments de la vessie d'un homme ou d'une femme. Elle est effectuée pour faire le diagnostic de lésions inflammatoires. Quelle est sa durée ? Faut-il être à jeun ? Y a-t-il des complications ? Des effets secondaires ?

Biopsie de la vessie : pourquoi, comment se déroule l'examen ?
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Définition : qu'est-ce qu'une biopsie de la vessie ?

"Une biopsie de la vessie consiste en un petit prélèvement de la muqueuse de la vessie afin de l'analyser au microscope. Ce prélèvement fait moins de 0,5cm, environ la taille d'une mine de stylo-bille" renseigne le Pr Yann Neuzillet, chirurgien urologue à l'hôpital Foch (Paris) et membre du Comité de Cancérologie de l'Association Française d'Urologie (AFU).

Pourquoi faire une biopsie de la vessie chez la femme ?

"Chez l'homme comme chez la femme une biopsie de la vessie est réalisée pour élucider les causes inflammatoires vésicales, informe le Pr Yann Neuzillet. La cause principale recherchée est la cystite interstitielle qui touche plus les femmes."

Pourquoi faire une biopsie chez l'homme ?

Une biopsie de la vessie est faite lorsque des examens endoscopiques, radiologiques ou biologiques ont détecté ou fait suspecter une inflammation de la vessie. "Les causes d'une inflammation de la vessie sont les mêmes chez les hommes et les femmes" indique le chirurgien urologue. Cependant, la cause la plus fréquente d'inflammation vésicale, la cystite interstitielle, concerne plus les femmes.

Comment s'y préparer ?

"Le plus souvent, une biopsie de la vessie est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou anesthésie loco-régionale (péridurale). Cela demande donc d'être à jeun" indique le Pr Neuzillet. Les conseils vous seront donnés avant l'intervention par le chirurgien.

Comment se déroule l'examen ?

Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) est fait avant l'intervention pour vérifier que les urines sont bien stériles. Le cas échéant, l'intervention est reportée. L'intervention se déroule au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou sous anesthésie péridurale. Cette intervention est effectuée par un chirurgien à l'aide d'un cystoscope (appareil endoscopique) introduit dans le canal de l'urètre qui lui permet de visualiser la ou les zones de prélèvements.

Quels sont les résultats ?

"Les résultats sont obtenus en une huitaine de jours et permettent de connaître la cause de l'inflammation de la vessie. Avoir un diagnostic permet de mettre en place un traitement" renseigne le chirurgien urologue. Pour la cystite interstitielle, cause la plus fréquente d'inflammation de la vessie, un traitement existe. Il s'agit de l'Elmiron®.

Quelles sont les contre-indications ?

"Les troubles de l'hémostase (comme l'hémophilie) ou la prise d'anti-coagulants (aspirine, anti vitamine K) sont des contre-indications à la biopsie qui entraîne un saignement" informe le Pr Yann Neuzillet. Si vous prenez un traitement anti-coagulant, celui-ci sera adapté ou modifié en prévision de la biopsie.

Quels sont les complications ou les effets secondaires ?

La complication la plus fréquente est une infection urinaire.

La biopsie de la vessie constitue un examen bénin qui n'engendre que très rarement des complications. La complication qui reste rare la plus fréquente est une infection urinaire. Autre complication rare mais possible, un saignement par l'urètre (urétrorragie). "La cicatrisation est très rapide" informe le Pr Yann Neuzillet. Une irritation vésicale et des brûlures urinaires pendant quelques jours sont possibles. "Un saignement (sang dans les urines) peut survenir dans les premières heures suivant l'intervention et 8 jours après, au moment de la chute d'escarre" informe le chirurgien urologue. Il est recommandé de boire très régulièrement et de façon abondante les jours suivant l'intervention pour diluer le sang et éviter la formation de caillots.

Merci Pr Yann Neuzillet, chirurgien urologue à l'hôpital Foch (Paris) et membre du Comité de Cancérologie de l'Association Française d'Urologie (AFU).