Anticorps anti-TP0 : comment interpréter ses résultats ?

Anticorps anti-TP0 : comment interpréter ses résultats ?

Les anticorps anti-TPO (ThyroPérOxydase) font partie des anticorps anti-thyroïdiens. Leur dosage peut révéler un dysfonctionnement de la thyroïde ou une maladie auto-immune non thyroïdienne comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou le vitiligo.

Définition : c'est quoi les anticorps anti-TPO ?

La thyroperoxydase (TPO) est une enzyme catalysant la première réaction chimique menant à la synthèse des hormones thyroïdiennes, essentielles à l'organisme. La thyroperoxydase se trouve au sein même de la glande thyroïde, à la base de notre cou. Certaines pathologies auto-immunes (au cours desquelles le système immunitaire du malade s'attaque aux cellules de l'organisme) entraînent une destruction de la thyroperoxydase. C'est par exemple le cas de la thyroïdite chronique lymphocytaire ou thyroïdite de Hashimoto, durant laquelle des anticorps anti-TPO s'attaquent à la thyroperoxydase. À terme, cette destruction mène à une hypothyroïdie (production anormalement basse d'hormones thyroïdiennes). Les anticorps anti-thyroïdiens sont des auto-anticorps spécifiques de la glande thyroïde. Les anti-TPO sont un sous-groupe de ses anticorps. Le dosage des anticorps anti-TPO se fait par le biais d'une prise de sang, lorsque le médecin suspecte une maladie auto-immune de la thyroïde.

C'est quoi un taux normal d'anticorps anti-TPO ?

On considère qu'un taux d'anticorps anti-TPO est normal lorsqu'il est inférieur à 35 U/ml, chez l'adulte. "Mais les valeurs dépendent très largement des laboratoires et des méthodes utilisées. Par ailleurs, les normes changent régulièrement", prévient le Dr Magali Cocaul André, endocrinologue à Paris.

Que signifie un taux d'anti-TPO élevés ?

Un taux d'anticorps anti-TPO élevé peut être associé à un dysfonctionnement de la thyroïde. "Mais ce n'est pas toujours le cas. Si le taux de TSH est normal et que le patient ne se plaint pas de signes cliniques évoquant un sous dosage en hormones thyroïdiennes, il n'y a rien à faire de particulier. Une simple surveillance suffit", explique le Dr Cocaul André. Par contre en cas de dysfonctionnement thyroïdien, la positivité des anticorps oriente vers une cause auto-immune. La plus fréquente des hypothyroïdies, ou thyroïdite auto-immune type Hashimoto, est généralement définie par l'association d'un goitre et d'anticorps anti-TPO élevés. Mais ces anti-corps ne sont pas toujours dosables dans le sang. Leur négativité n'élimine pas forcément le diagnostic de thyroïdite auto-immune. La positivité des anticorps anti thyroglobuline, autre auto-anticorps spécifique de la thyroïde, peut alors aider à poser le diagnostic.

► La concentration sanguine des anticorps anti-TPO peut aussi augmenter dans d'autres affections, comme la maladie de Basedow ou lors de certains traitements médicamenteux (amiodarone, lithium etc...). Présents en début de grossesse ils peuvent signaler un risque de thyroïdite post-partum. On peut aussi en retrouver de faibles quantités en cas de pathologie auto-immune non thyroïdienne (lupus, polyarthrite rhumatoïde, vitiligo..).

Comment faire baisser les anti-TPO ?

"Il n'y a aucun moyen particulier de baisser le taux des anticorps anti-TPO. Mais il n'y a pas de corrélation directe entre le taux des anticorps et le taux des hormones thyroïdiennes. Leur taux a généralement tendance à baisser avec le temps après traitement d'une hypothyroïdie auto-immune (Hashimoto)", conclut le Dr Cocaul André.

Merci au docteur Magali Cocaul André, endocrinologue à Paris.