Manque de fer : symptômes, ferritine basse, danger d'une carence

Manque de fer : symptômes, ferritine basse, danger d'une carence

La carence en fer aussi appelée "anémie martiale" ou "ferriprive" se traduit par plusieurs signes physiques à commencer par une fatigue inhabituelle.

"Indispensable au bon fonctionnement de l'organisme, le fer est un vrai couteau suisse", nous rappelle d'emblée Laura Azenard, naturopathe. Il sert à la constitution de l'hémoglobine et contribue à la production de myoglobine (une protéine capable de transporter notre réserve d'oxygène vers nos muscles). Voilà pourquoi lorsque l'on manque de fer, on peut vite se sentir très fatigué(e) ou ressentir une sensation de "tête qui tourne". "Les carences en fer concernent quant à elles principalement les femmes - particulièrement en période des règles ou pendant la grossesse - les enfants en pleine croissance, les végétaliens, mais aussi les sportifs de "longue durée" comme les marathoniens, mais aussi toutes les personnes victimes d'hémorragie ou de perturbation du microbiote intestinal", explique Laura Azenard, naturopathe.

Définition : qu'est-ce qu'une carence en fer ou anémie martiale ?

La carence en fer (aussi appelée anémie martiale ou ferriprive) se traduit par plusieurs signes physiques et en premier lieu par une fatigue inhabituelle et une diminution de la force (endurance et énergie). On observe également des troubles cognitifs, des maux de tête, des palpitations, un essoufflement à l'effort, des vertiges et même une pâleur de la peau lorsque la carence en fer est marquée (on parle d'anémie ferriprive). Les carences en fer peuvent être dues à des hémorragies (on considère que les règles en font partie) ou à une alimentation trop pauvre en fer.

Quelles sont les causes d'une carence en fer (martiale) ?

  • Des pertes sanguines visibles (règles abondantes, saignements entre les règles) et invisibles (saignements digestifs).
  • Un apport insuffisant en fer via l'alimentation (régime végétarien ou vegan).
  • Une maladie intestinale chronique ou auto-immune qui entraîne une malabsorption du fer au niveau du tube digestif.

Quels sont les symptômes d'une carence en fer ?

  • Fatigue
  • Essoufflement
  • Modification de l'aspect des ongles
  • Une perte de cheveux un peu plus importante que d'habitude
  • Pâleur de la peau et des muqueuses
  • Étourdissements
  • Palpitations
  • Vertiges
  • Maux de tête
  • Difficultés à se concentrer
  • Manque de motivation
  • Diminution de la libido

"Si vous vous sentez fatigué, que vous avez tendance à perdre vos cheveux, à avoir un teint pâle, les ongles cassants et striés, que vous ressentez des migraines, des troubles de la mémoire, une perte d'attention, une impatience dans les jambes (le syndrome des jambes sans repos), un essoufflement anormal pendant l'effort ou encore, si vous avez très souvent froid... Vous avez potentiellement une carence en fer", indique la naturopathe. Et une carence en fer peut entraîner "une anémie ferriprive" qui se caractérise par une diminution du nombre de globules rouges dans le sang ou de la teneur en hémoglobine.

Quel examen si on manque de fer ?

Lors d'une carence en fer, plusieurs examens sanguins du métabolisme du fer peuvent être prescrits comme le dosage du fer, de la ferritine - protéine permettant le stockage du fer -, de la transferrine (autre protéine qui transporte le fer dans le sang) et des récepteurs solubles de la transferrine. "Le dosage de la ferritine consiste en une prise de sang réalisée au sein d'un laboratoire d'analyses médicales. Le tube est centrifugé, passé à la machine puis ensuite, l'interprétation est fournie en fonction des résultats. Si le taux d'hémoglobine est inférieur à 12g/dL chez une femme et 13g/dL chez l'homme, alors l'anémie est démontrée", souligne Gaël Saintenoy.

"Un taux de ferritine inférieur à la normale avec une CRP normale confirme le diagnostic de carence en fer"

Les valeurs de référence pour le dosage de la ferritine sérique sont les suivantes :

  • Chez l'homme adulte : 20 à 200 μg/l ;
  • Chez la femme adulte avant la ménopause : 10 à 125 μg/l
  • Chez la femme adulte après la ménopause : 20 à 200 μg/l.

"Un taux de ferritine inférieur à la valeur normale avec une CRP normale permettent de confirmer le diagnostic de carence en fer simple. Ensuite, on regarde le VGM (Volume Globulaire Moyen) et l'hémoglobine, car ce sont eux qui nous donnent l'atteinte finale au niveau de la carence en fer. Ce qui se passe d'un point de vue physiopathologique, c'est que l'on a une dépression des réserves en ferritine donc celle-ci baisse petit à petit. Pour compenser le fait que la synthèse de l'hémoglobine se fasse moins bien, les globules rouges sont de plus en plus petits pour être de plus en plus concentrés. Or, cela entraîne une diminution du VGM et de l'hémoglobine, entraînant ainsi une anémie", commente le biologiste.

Que faire en cas de carence en fer ?

"Il faut consulter votre médecin afin qu'il vous prescrive une supplémentation en fer", conseille Gaël Saintenoy. On peut aussi augmenter son apport en fer via l'alimentation en privilégiant les aliments qui en sont riches : la viande rouge, les abats, le poisson, les fruits de mer, les légumineuses, les céréales complètes, les graines de sésame, la spiruline, les noix, noisettes, amandes, le persil, le chocolat noir ou encore les épinards.

Manque de fer sans anémie : comment est-ce possible ?

"Cela signifie qu'on est au début de la carence en fer et que l'atteinte n'est pas encore suffisamment importante pour parler d'anémie. En effet, quand on a un taux de ferritine qui est bas, cela veut dire qu'on a une carence en fer avérée mais que l'on n'est pas en anémie car celle-ci est signée par la baisse de l'hémoglobine", explique le spécialiste. 

Carence en fer et grossesse

Manquer de fer pendant la grossesse est courant et parfaitement normal. Néanmoins, il est important de la prévenir afin d'éviter une fatigue trop importante et de permettre au bébé de se développer correctement. Comment ? En commençant par intégrer dans son alimentation des aliments riches en fer ou en prenant une supplémentation si votre médecin juge cela nécessaire.

Merci à Gaël Saintenoy, biologiste et Laura Azenard, naturopathe.

Autour du même sujet