Rhinite vasomotrice : symptômes, due au stress ?

La rhinite vasomotrice plus communément appelée "rhinite idiopathique" est une pathologie caractérisée par une obstruction nasale et des écoulements clairs installés depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Rhinite vasomotrice : symptômes, due au stress ?
© 123rf-dmitryag

C'est quoi une rhinite vasomotrice ? 

Une rhinite vasomotrice est une rhinite idiopathique chronique caractérisée par une congestion nasale associée à des écoulements clairs et/ou à des éternuements. Elle est à différencier d'autres causes de  rhinite chronique telles que la rhinite chronique allergique, de la rhinite chronique d'origine médicamenteuse (traitement hypertenseur, aspirine…), de la rhinite chronique hormonale (pendant la grossesse ou la lactation). "Pour diagnostiquer la rhinite idiopathique, il faut éliminer toutes les causes liées à des rhinites chroniques ou des variations anatomiques telles une déviation de la cloison nasale ou liée à une pathologie infectieuse", précise le Dr Léa Fath, ORL au CHU de Strasbourg.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes principaux de la rhinite idiopathique sont l'obstruction des deux fosses nasales, les écoulements clairs et les éternuements. Ces derniers sont présents depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois. "Il s'agit d'une atteinte perannuelle. Il y a très peu de facteurs favorisants. On observe ces symptômes tout au long de l'année."

Quelle est la cause ? Le stress ? 

"La cause de la rhinite idiopathique n'est pas encore définie. Il existe différents mécanismes évoqués pour répondre à cette question". La première piste est celle d'un désordre inflammatoire chronique, localisé au niveau du nez. Les autres hypothèses seraient d'origine neurologique, liées à un désordre du système parasympathique "qui entraînerait ces sécrétions nasales et ces écoulements à profusion" ou du système nerveux central : "ce dernier serait hypersensible à l'ensemble des stimulis extérieurs auxquels sont confrontés le nez". Ainsi, ces irritants provenant de l'environnement : des conditions professionnelles, de l'habitat, de la pollution, du stress, entraîneraient cette hypersensibilité et le nez réagirait en voulant se protéger en sécrétant beaucoup plus d'écoulements nasaux que nécessaire.

"L'idée est d'améliorer à terme la tolérance de la muqueuse nasale aux irritants"

Qui est plus à risque d'en avoir ?

Tout le monde peut être touché par la rhinite idiopathique. Les personnes les plus à risque seraient les femmes de plus de 50 ans. "Et cette fréquence n'est pas expliquée", souligne le Dr Fath.

Comment soigner une rhinite vasomotrice ?

La prise en charge de la rhinite vasomotrice ou idiopathique est réalisée selon la réponse du patient au traitement proposé. En première intention, quand l'obstruction nasale est au premier plan, les rhinocorticoïdes sont souvent prescrits et en fonction de la réponse, un spray antihistaminique est associé. Quand la plainte du patient est liée aux écoulements clairs, un spray de bromure d'ipratopium ou à base de capsaïcine sera proposé. "Ce dernier aurait, du fait de sa composition à base de piment, tendance à diminuer cette hypersensibilité nasale due aux stimulis extérieurs. L'idée est d'améliorer à terme la tolérance de la muqueuse nasale aux irritants", note-t-elle. Les sprays nasaux composés de vasoconstricteurs, sont à prescrire pour les rhinites chroniques. "Ces derniers doivent être prescrits pour des durées très courtes et auraient tendance à aggraver la sensation de nez bouché sur ces rhinites chroniques", alerte le Dr Fath. Un traitement chirurgical pourra être envisagé en cas d'échec du traitement médical et doit faire l'objet d'une consultation avec un chirurgien ORL.

Merci au Dr Léa Fath, service d'Oto-Rhino-Laryngologiste (ORL), hôpital de Hautepierre, CHU de Strasbourg.