Prélèvement vaginal : pourquoi, quand, pareil qu'un frottis ?

Le prélèvement vaginal est un examen biologique qui permet de détecter la présence de bactéries ou de virus dans le vagin. Quand est-il réalisé ? En quoi diffère-t-il d'un frottis ? Comment interpréter les résultats ? Le point avec le Dr Odile Bagot, gynécologue.

Prélèvement vaginal : pourquoi, quand, pareil qu'un frottis ?
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Définition : c'est quoi un prélèvement vaginal ? 

Le prélèvement vaginal, également appelé examen cytobactériologique vaginal, consiste à prélever des sécrétions vaginales à l'aide d'un écouvillon. Cet échantillon est ensuite analysé en laboratoire pour détecter la présence de bactéries ou de virus, notamment lorsqu'une infection vaginale est suspectée. 

Quand faire un prélèvement vaginal ?

Les prélèvements vaginaux sont réalisés chez les femmes en cas de manifestations cliniques qui peuvent indiquer une infection au niveau de l'appareil génital : douleurs, démangeaisons, pertes de coloration blanchâtre (leucorrhées), brûlures pendant la miction... Le prélèvement est suivi de 3 examens : un examen cytologique (étude des cellules et des globules du vagin), un examen microscopique d'un frottis vaginal (recherche de germes) et un examen micro-bactériologique sur culture. Parfois, un antibiogramme est aussi réalisé pour évaluer la sensibilité des bactéries aux antibiotiques.

Quelle différence entre un prélèvement vaginal et un frottis ?

Le prélèvement vaginal est effectué en cas de suspicion d'infection vaginale, tandis que le frottis correspond à l'examen de dépistage du cancer du col de l'utérus. Ce dernier vise à détecter les infections à papillomavirus qui constituent un facteur de risque de cancer du col. "L'infection à HPV est universelle et fréquente. Toute femme qui a une vie sexuelle a été porteuse un jour ou l'autre du papillomavirus. Quand l'infection à papillomavirus persiste ou que des anomalies qui sont encore bénignes (dysplasies) ne sont pas dépistées à temps, cela pourrait, au bout d'un certain nombre d'années, entraîner un cancer du col ", indique le Dr Odile Bagot. Le frottis ne recherche pas la même chose selon que l'on ait entre 25 et 30 ans ou entre 30 et 65 ans. Dans le premier cas, le frottis vise à analyser les cellules pour voir si elles présentent des anomalies. Dans le deuxième cas, on recherche directement la présence de papillomavirus. "Si la recherche est positive, une analyse des cellules du col (cytologie) sera effectuée sur ce même prélèvement. Avant 30 ans, la plupart des femmes qui contractent un HPV guérissent spontanément, c'est la raison pour laquelle on regarde d'emblée si du virus aurait abîmé les cellules du col. Après 30 ans, l'infection est moins fréquente, la cytologie ne sera donc effectuée qu'en cas de recherche HPV positive", continue-t-elle.

Comment se déroule un prélèvement vaginal ? 

Le prélèvement vaginal peut être réalisé dans un laboratoire d'analyses médicales ou directement chez le gynécologue. La patiente est installée en position gynécologique, les pieds dans les étriers. Après avoir posé un spéculum stérile dans le vagin, le médecin introduit un écouvillon puis le fait tourner délicatement afin de recueillir des sécrétions vaginales. Cet examen peut aussi être effectué en auto-prélèvement. 

Quels sont les résultats d'un prélèvement vaginal ? 

Les résultats sont généralement disponibles quelques jours après l'examen. Face au nom des bactéries pathogènes recherchées, il est mentionné "recherche positive" ou "recherche négative". Les résultats sont transmis au médecin qui mettra en place un traitement adapté si besoin. 

Que faire en cas d'infection vaginale ?

En cas d'infection vaginale, un traitement, déterminé en fonction des germes retrouvés, est mis en place par le gynécologue. "S'il s'agit d'une infection liée à un déséquilibre de la flore (mycose ou vaginose essentiellement), un traitement antibiotique, antiseptique ou antimycosique local (ovules à insérer dans le vagin) est prescrit. Il peut éventuellement être complété par un traitement antibiotique par voie orale. Il s'agit généralement de métronidazole ou de clindamycine pour la vaginose, d'amoxicilline en cas d'infection à streptocoques.

L'infection à chlamydia est quant à elle traitée par l'azithromycine en dose unique d'1 gramme ou par la doxycycline 100 mg, deux fois par jour pendant 7 jours. Le traitement du parasite trichomonas repose sur l'administration d'un antibiotique antiparasitaire par voie orale tel que Métronidazole ou tinidazole", informe la gynécologue. 

Merci au Dr Odile Bagot, auteur de Vagin et Cie, on vous dit tout!, aux éditions Mango