Cholécystite chronique ou aiguë : quels sont les signes ?

Cholécystite chronique ou aiguë : quels sont les signes ?

La cholécystite est une inflammation de la vésicule biliaire. Quels sont ses symptômes ? Ses causes ? Ses éventuelles complications ? Comment la soigner ?

La cholécystite est une inflammation de la paroi de la vésicule biliaire. Elle peut être aiguë ou chronique. Quand elle est aiguë, elle se manifeste par des symptômes tels que des douleurs abdominales, de la fièvre ou une perte d'appétit. La cause de la cholécystite est biliaire dans la majorité des cas. Quels sont les complications possibles ? Quels traitements soignent la cholécystite ?

Définition : c'est quoi une cholécystite ?

La cholécystite est une inflammation de la paroi de la vésicule biliaire. Elle est le plus souvent issue d'un mécanisme ponctuel ou aigu, faisant suite à l'obstruction du canal cystique par un calcul. La plupart du temps, le calcul est formé par agglutination de cristaux de cholestérol dans une bile qui en est saturée. La cholécystite peut également être chronique, secondairement à l'obstruction intermittente ou partielle du canal cystique et entraîner progressivement un épaississement de la paroi de la vésicule biliaire.

Quels sont les symptômes d'une cholécystite ?

Les symptômes de la cholécystite aiguë d'origine lithiasique sont :

  • Des douleurs abdominales localisées à droite ou sur la partie supérieure de l'abdomen. Ces douleurs sont augmentées à la palpation de l'hypochondre droit notamment en inspiration profonde ;
  • De la fièvre et des frissons ;
  • Une perte d'appétit ;
  • Des nausées et/ou des vomissements.
Schéma d'une cholécystite
Schéma d'une cholécystite © Artemida-psy - stock.adobe.com

La cholécystite chronique est en général asymptomatique.

Quelles sont les causes et facteurs de risque d'une cholécystite ?

Comme l'explique le Dr William Berrebi, gastro-entérologue à Paris "la cholécystite est d'origine biliaire dans la majorité des cas. Les facteurs de risque détaillés ci-dessous sont ceux de la lithiase biliaire cholestérolique qui est la plus fréquente puisqu'elle concerne 80 % des cas".

► Les femmes présentent davantage de risques d'avoir des calculs biliaires. Cette différence s'accentue davantage quand elles ont eu un ou plusieurs enfants, dans la mesure où la bile contient davantage de cholestérol durant la grossesse, favorisant la formation de calculs.

► Un surpoids ainsi qu'un régime alimentaire hypercalorique favorisent l'apparition des calculs.

► Le jeûne prolongé favorise la formation d'une lithiase vésiculaire tout comme l'alimentation parentérale (nutrition par voie intraveineuse) qui ne sollicite pas du tout le système digestif, donc la vésicule biliaire. "100 % des malades en nutrition parentérale totale ont une lithiase vésiculaire au bout d'un mois" observe le Dr William Berrebi.

► Certains médicaments comme les œstrogènes, la ciclosporine ou des hypocholestérolémiants peuvent augmenter la formation de calculs vésiculaires.

► Certaines populations comme les Nords-Amérindiens, celles du Chili ou des pays scandinaves sont plus prédisposées à développer des calculs vésiculaires contenant du cholestérol. Ils sont en revanche plus rares en France.

► L'hypertriglycéridémie.

► La lithiase vésiculaire est 2 à 3 fois plus fréquente chez les personnes présentant une MICI (maladie inflammatoire chronique de l'intestin) comme la maladie de Crohn. 

"Beaucoup plus rarement, la cholécystite peut être dû à une infection bactérienne ou survenir chez des patients dans un état grave en réanimation"  indique le Dr William Berrebi.

Quelles sont les complications de l'inflammation de la vésicule biliaire ?

Les principales complications évolutives de la cholécystite aiguë sont :

► La péritonite biliaire due à la perforation de la vésicule.

► La fistulisation biliaire dans l'intestin grêle (ou plus rarement le côlon). "Cette fistulisation peut entraîner un iléus biliaire c'est-à-dire une occlusion intestinale en cas de calcul volumineux" précise le gastro-entérologue.

Quel examen faire pour savoir si on a une cholécystite ?

Le médecin peut pratiquer une prise de sang à la recherche de troubles hépatiques et de marqueurs de l'inflammation modifiés. Un bilan sanguin (NFS, VS et protéine C réactive) montrera une augmentation des globules blancs (polynucléaires neutrophiles) et une élévation de CRP et de la vitesse de sédimentation. En cas de symptômes évocateurs, le seul examen indispensable, qui permet d'effectuer un diagnostic positif dans plus de 90% des situations, est l'échographie abdominale. Cet examen met en évidence un épaississement de la paroi de la vésicule biliaire ainsi que la visualisation du ou des calculs. L'apparition d'une douleur bloquant l'inspiration lors du passage de la sonde au cours de l'examen est un élément supplémentaire pour confirmer le diagnostic. Un scanner est parfois envisagé en cas de doute. Il met en évidence l'inflammation des parois de la vésicule ainsi que sa distension et peut apporter des informations supplémentaires dans le cadre d'un bilan préopératoire.

Quels traitements pour soigner la cholécystite ?

Le traitement de la cholécystite biliaire consiste en la prise d'antibiotiques par voie orale ou intraveineuse puis à l'ablation de la vésicule (cholécystectomie) par cœlioscopie.

Comment éviter une cholécystite ?

"Une fois les calculs présents, aucun régime ne peut les dissoudre" explique le Dr William Berrebi. Il est en revanche possible de prévenir leur apparition en appliquant quelques règles diététiques. Le surpoids étant un facteur favorisant l'apparition de cholécystite, la priorité est de maintenir un poids de forme (IMC entre 20 et 25 kg/m2) en mangeant sainement et en pratiquant une activité physique régulière. Une alimentation pauvre en graisses est donc conseillée, afin de ne pas trop solliciter la vésicule biliaire. En effet, en présence de graisses, celle-ci se contracte pour évacuer la bile nécessaire à leur digestion, risquant alors de pousser des calculs dans les voies biliaires. 

Par ailleurs, le cholestérol favorisant la formation de calculs, il est préférable de limiter les aliments qui en sont riches. Enfin, chez les personnes diabétiques, un strict équilibrage de la glycémie est indiqué.

Merci au Dr William Berrebi, gastro-entérologue.