Rigidité musculaire : symptômes, quelles maladies ?

Souvent commune et bégnine mais également causée par des pathologies telles que Parkinson ou la sclérose en plaques, la rigidité musculaire peut être prise en charge grâce à la kinésithérapie. Quels sont les symptômes ? Est-ce un signe de carence ?

Rigidité musculaire : symptômes, quelles maladies ?
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Définition : qu'est-ce qu'une rigidité musculaire ? 

La rigidité ou raideur musculaire désigne une tension excessive d'un ou plusieurs muscles. "Bien que ce ne soit pas officiel, on emploie davantage le terme raideur pour parler des contractures musculaires bégnines que l'on peut tous ressentir. Le terme rigidité est plutôt utilisé dans le cas spécifique de la maladie de Parkinson", explique Jérémy Vincenti, kinésithérapeute. Il existe plusieurs types de raideurs musculaires : 

  • Les raideurs bégnines : "Celles-ci sont fréquentes et connues de tous. Elles surviennent à la suite d'un stress ou une émotion importante, une mauvaise posture ou une activité physique sans échauffement.
  • L'hypertonie extrapyramidale aussi appelée rigide ou plastique : Celle-ci est due à un mauvais fonctionnement au niveau du système nerveux extrapyramidal qui commande le mouvement involontaire. Dans ce cas, "la résistance est indépendante de la force que le praticien emploie pour déplier l'articulation. Pour ce faire, il faut procéder progressivement et comme des roues dentées pour faire céder l'articulation. Après le relâchement, si le coude a par exemple été placé à 90°, alors il restera dans la même position." 
  • L'hypertonie pyramidale ou aussi appelée élastique ou spastique : Elle est due à une lésion de la voie pyramidale dont les fibres nerveuses commandent les mouvements involontaires. "Une résistance dépendante de la vitesse de réalisation du mouvement souhaité se fait sentir lorsqu'on déplie l'articulation mais celle-ci revient sur elle-même lorsqu'on la relâche", explique Jérémy Vincenti.

Quels sont les symptômes d'une rigidité musculaire ? 

Les principaux symptômes sont principalement un inconfort, une douleur, ainsi qu'une raideur pouvant limiter le mouvement. 

Quelles sont les maladies qui provoquent une rigidité musculaire ? 

L'hypertonie extrapyramidale est, dans la plupart des cas, provoquée par la maladie de Parkinson. L'hypertonie pyramidale, quant à elle, peut apparaître dans certains cas de sclérose en plaques, de paralysies cérébrales ou d'hémiplégies après un accident vasculaire cérébral (AVC). Le vieillissement peut également être un facteur de développement de l'hypertonie pyramidale. "Le vieillement provoque une perte de masse musculaire ainsi que d'élasticité. Sans activité physique, les sujets sédentaires auront tendance à voir s'installer une certaine raideur musculaire."

Est-ce un signe de carence ? 

"Dans le cas des raideurs musculaires non pathologiques, c'est surtout le manque d'hydratation qui peut entraîner cette raideur car la déshydratation fragilise les muscles qui deviennent alors plus sensibles aux risques de lésions." 

Comment soigner une rigidité musculaire ?

Le massage, la chaleur ainsi qu'une correction de la posture sont de bons outils pour traiter les raideurs musculaires les plus communes. Dans le cas d'une rigidité musculaire causée par un trouble neurologique tel que la maladie de Parkinson, la kinésithérapie, couplée à un traitement médical adapté peut permettre de ralentir l'évolution. "L'activité physique et un renforcement ciblé des muscles antagonistes à ceux touchés par la malformation sont essentiels. Les étirements et mobilisation articulaire sont également importants pour traiter cette rigidité. Bien sûr, tout dépend du stade de la pathologie." Dans les cas les plus avancés, où le patient présente des limitations trop importantes, le médecin peut proposer d'effectuer des injections de toxine botulique : cela permet de relâcher un muscle très rigide. 

Merci à Jérémy Vincenti, kinésithérapeute à Bastia.

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