Paralysie de Bell : c'est quoi, à cause du stress ?

La paralysie de Bell se caractérise par une paralysie soudaine des muscles du visage.

Paralysie de Bell : c'est quoi, à cause du stress ?
© 123rf-doucefleur

La paralysie de Bell est la cause la plus fréquente des paralysies faciales périphériques. Elle s'installe soudainement. La paralysie de Bell fait partie des effets indésirables considérés comme "rares" des vaccins à ARN (de Pfizer et Moderna) contre le Covid-19.

C'est quoi la paralysie de Bell ?

La paralysie de Bell vient du nom de Charles Bell, un chirurgien écossais né en 1774 et mort en 1842. Cette paralysie est aussi appelée "paralysie faciale a frigore" car on pensait autrefois que le froid était à l'origine de la maladie. Elle désigne une paralysie unilatérale du visage, c'est-à-dire qui touche un seul côté.

Quelles sont les causes ?

Physiologiquement, la paralysie de bell serait provoquée par une inflammation et une compression du  nerf facial. L'inflammation du nerf facial peut être elle-même causée par une infection au virus Herpès Simplex. Une lésion du nerf facial peut aussi l'entraîner et être provoquée par une opération chirurgicale de l'oreille ou une infection de l'oreille. Parmi les autres causes évoquées, un degré de stress élevé.

Le stress peut-il être lié ?

Si la paralysie de Bell est généralement d'origine virale, elle pourrait être favorisée par un stress permanent. 

Quels symptômes ?

"La paralysie de Bell se manifeste par une asymétrie du visage avec une difficulté ou une impossibilité de fermer l'œil du côté de la paralysie et une déviation de la bouche vers le côté non atteint", explique le Dr Antoine Moulonguet. Dans les cas graves, la paralysie entraîne l'affaissement de tout le côté du visage atteint. La personne peut avoir des difficultés à avaler (car le muscle buccinateur est paralysé) et à baver. Les symptômes ressemblent à ceux de l'AVC.

Quelle est la durée d'une paralysie de Bell ?

"L'évolution est variable, certaines formes permettent une récupération rapide en quelques semaines (cas le plus fréquent) et d'autres entraînent des séquelles durables", indique le neurologue.

Comment la soigner ?

Le traitement de la paralysie de Bell repose sur la prévention des complications oculaires dues au fait que la paupière ne protège plus l'œil. "Il faut donc mettre des gouttes pour protéger la cornée et prendre un avis ophtalmologique en urgence", prévient le Dr Antoine Moulonguet. La nuit, une occlusion de l'œil est nécessaire, le jour il faut porter des lunettes pour protéger l'œil. "Le traitement immédiat doit comporter une prévention anti herpès virus (zelitrex ou zovirax) associée à une courte corticothérapie. Si on note d'autres signes associés à la paralysie faciale et notamment des troubles sensitifs de l'hémiface (engourdissement ou perte de sensibilité) un complément par une I.R.M. encéphalique est nécessaire. Sur le plan biologique devant un premier épisode, il faut vérifier la glycémie la sérologie de Lyme et la sérologie VIH", continue le spécialiste. Certains exercices favorisent la récupération. Par exemple :

  • froncer les sourcils,
  • plisser le front,
  • montrer les dents,
  • plisser le nez,
  • fermer les yeux,
  • s'entraîner à sourire la bouche ouverte puis avec la bouche fermée,
  • abaisser la commissure des lèvres,
  • gonfler puis creuser les joues.

Il est recommandé de les exécuter plusieurs fois par jour en prenant son temps, sans oublier de se reposer si l'on sent que l'on commence à fatiguer. "Une prise en charge en kinésithérapie reste discutée, personnellement je la conseille, cinq séances pour apprendre les mouvements de rééducation", commente le neurologue.

La guérison totale est-elle possible ?

Généralement, les patients se rétablissent complètement en quelques semaines, plus rarement en quelques mois. "La majorité de ces paralysies régresse sans ou avec très peu de séquelles, rassure le Dr Antoine Moulonguet. Mais il existe des formes avec des séquelles esthétiques importantes en rapport avec la persistance de l'asymétrie, pouvant justifier une consultation auprès d'un plasticien."

Quelles séquelles ?

"Des séquelles à type de mouvements anormaux ou de contractures de l'hémiface paralysée s'intégrant dans le cadre d'un hémispasme peuvent parfois survenir de même qu'un larmoiement important de l'œil du côté de la paralysie, justifiant un avis spécialisé en neurologie", note le neurologue.

Merci au Dr Antoine Moulonguet, neurologue, auteur sous le nom d'Antoine SENANQUE de "Guérir quand c'est impossible" aux éditions Marabout.

  • Effets indésirables du vaccin Moderna, Ce qu'il faut savoir, ANSM, 2022
  • Suivi de pharmacovigilance du vaccin Pfizer – BioNTech Comirnaty Rapport n°3 : période du 23 janvier 2021 au 29 janvier 2021, ANSM