Placebo : définition, effet, médicament, vaccin, efficacité

Un placebo est un médicament ou un vaccin sans substance active, qui n'a aucune action pharmacologique. Il peut être bénéfique via ce qu'on appelle un "effet placebo". Quelle est l'efficacité d'un placebo ? Son mode d'action ? Explications de Lauren Cassé, chef de produit pharmacien chez Leadersanté.

Placebo : définition, effet, médicament, vaccin, efficacité
© nevodka - 123RF

Définition : qu'est-ce qu'un placebo ?

Un placebo (en latin "je plairai") se présente sous la forme d'un médicament mais il est tout à fait neutre, c'est-à-dire qu'il n'a aucune action biologique dans le cadre d'une pathologie donnée. Il peut toutefois permettre à une personne à qui il est prescrit d'observer des changements physiques et mentaux, dus à la seule idée d'être soignée. Les placebos sont généralement utilisés dans le cadre d'essais thérapeutiques pour offrir une comparaison avec les effets du médicament testé : certaines personnes se voient prescrire le médicament en question, d'autres un placebo.

Qu'est-ce qu'un médicament placebo ?

"Un médicament placebo peut se trouver sous toutes les formes (gélule, comprimé, solution buvable, solution injectable…), détaille Lauren Cassé, chef de produit pharmacien chez Leadersanté. Dans le cadre d'un essai clinique, la forme galénique choisie sera identique à celle du médicament pour lequel il sert de comparatif".

Qu'est-ce qu'un vaccin placebo ?

"Comme pour les médicaments, un vaccin placebo, c'est-à-dire un vaccin ne contenant aucune substance active, est généralement utilisé dans les essais cliniques visant à démontrer l'efficacité potentielle d'un vaccin avant sa mise sur le marché", ajoute notre interlocutrice.

Qu'est-ce que l'effet placebo ?

L'effet placebo correspond à une diminution voire à la disparition de symptômes suite à l'administration de substances sans action pharmacologique. Il s'explique par un mécanisme d'autosuggestion capable de soulager les symptômes ressentis par un individu suite à la production de dopamine et d'endorphines par le cerveau. Ainsi, lorsqu'un patient est convaincu par son thérapeute de l'utilité du traitement prescrit, il peut en ressentir les bienfaits après avoir reçu - à son insu - un médicament ne contenant aucun principe actif. L'effet placebo peut soulager des symptômes pendant un laps de temps relativement long, mais lorsque le patient est atteint d'une grave et longue maladie, l'effet placebo n'est que de courte durée. L'effet placebo est exploité lors de tests de produits pharmaceutiques.

Indications : quand utiliser un placebo ?

On constate que l'effet placebo est plus significatif pour des symptômes dont l'appréciation est subjective, comme par exemple la douleur

Dans certaines situations, le placebo peut être utilisé comme véritable outil thérapeutique afin d'améliorer des symptômes cliniques tels que douleur, anxiété ou insomnie. "Son efficacité sera alors variable d'un individu à l'autre, selon l'environnement du patient, sa culture, l'origine du symptôme ou encore la relation de confiance instaurée entre le médecin et son patient, ajoute Lauren Cassé. On constate que l'effet placebo est plus significatif pour des symptômes dont l'appréciation est subjective, comme par exemple la douleur, là où l'effet placebo sera moins flagrant sur des symptômes identifiables et mesurables de manière objective".

Quelle est l'efficacité des placebos ?

Si toutes les maladies sont sensibles à l'effet placebo, son administration ne produit d'effets que chez environ 30 % des individus, rappelle l'INSERM. L'effet est particulièrement important, en termes d'efficacité et de pourcentage de réponse (plus de 30 %), dans le traitement des différents types de douleurs et des états anxieux et dépressifs. Lorsqu'un nouveau médicament est développé, les chercheurs réalisent des études afin de comparer son effet à celui d'un placebo, dans la mesure où chaque médicament peut avoir un effet placebo, indépendamment de son effet propre. En général, la moitié des participants de l'étude reçoit le médicament actif et l'autre moitié prend un placebo d'aspect identique au traitement testé. Ce type d'essai est réalisé en double aveugle, c'est-à-dire que ni les participants ni les investigateurs savent qui a reçu le placebo. Une fois l'étude terminée, les effets sur les participants des deux groupes sont comparés. Le nouveau médicament étudié doit se montrer significativement supérieur par rapport au placebo pour justifier sa commercialisation. "Il est essentiel de rester vigilant sur l'utilisation de placebos qui ne peuvent pas être utilisés dans tous les cas, rappelle notre interlocutrice. L'administration d'un placebo à la place d'un traitement dont l'efficacité a été prouvée peut priver le patient d'une chance d'amélioration clinique. Outre le cadre des essais thérapeutiques, ils doivent donc être réservés uniquement à une amélioration du confort des patients et non pas au traitement de pathologies graves ou venir priver un patient du traitement adéquat ".

Quels sont les exemples de placebo ?

On distingue deux types de placebos :

► Le "placebo pur" : il s'agit d'un traitement pharmacologiquement inerte prescrit dans un contexte thérapeutique. Par exemple : des comprimés d'amidon, de sucre, de lactose ; des injections de sérum physiologique.

► Le "placebo impur" : il s'agit d'un traitement possédant certaines propriétés pharmacodynamiques

  • dont l'activité spécifique n'est pas démontrée (comme par exemple, l'homéopathie),                                        
  • dont l'indication est détournée. Par exemple, des vitamines, comme la vitamine C, pour soigner une maladie non liée à des carences alimentaires (grippe ou fatigue).

Quels sont les dangers ?

Bien que dénué de substance chimique active, le placebo peut également provoquer des effets indésirables : on parle alors d'effet nocebo. "Cet effet est lié à l'image du médicament présente négativement ou dont la prise est redoutée par le patient", résume Lauren Cassé. Parmi les effets indésirables les plus fréquents :

  • somnolence,
  • migraine,
  • difficultés de concentration,
  • nausées,
  • bouche sèche,
  • diarrhées,
  • dermatoses.

Merci à Lauren Cassé, chef de produit pharmacien au sein du groupement Leadersanté