NFS : normes, pourquoi le faire, faut-il être à jeun ?

NFS : normes, pourquoi le faire, faut-il être à jeun ?

La numération formule sanguine (NFS) ou l'hémogramme, est une prise de sang fréquemment prescrite qui consiste à analyser les globules rouges, blancs et les plaquettes. Quand le faire ? Quelles normes ?

Un bilan NFS (ou hémogramme) est un examen biologique permettant de comptabiliser les différents éléments figurés du sang (plaquettes, globules rouges, différentes catégories de globules blancs). C'est l'un des examens biologiques les plus courants. Il permet de vérifier l'état de santé général d'une personne et de détecter une anémie, la présence d'infection ou une maladie du sang. Il est particulièrement indiqué dans certaines situations comme la grossesse, en médecine du travail, lors d'un bilan avant une opération et dans le suivi de certains traitements. 

Quelle est la définition de la NFS (hémogramme) ?

"La NFS (numération de formulation sanguine) ou l'hémogramme est un examen sanguin qui permet de regarder de manière quantitative et qualitative les cellules sanguines", résume le Dr Clémence Mediavilla, hématologue à l'hôpital Saint-Antoine. En analysant le sang prélevé, on peut observer l'aspect des cellules sanguines ainsi que leur nombre. Un nombre trop élevé ou trop bas de cellules, ou un aspect anormal, permet d'orienter le diagnostic. En fonction des paramètres analysés grâce à l'hémogramme, les médecins peuvent demander des examens complémentaires pour détecter une éventuelle maladie.

Pourquoi faire une analyse de la NFS ?

L'examen se fait par le biais d'une prise de sang. "Il est prescrit en routine par le médecin traitant, le gynécologue… L'anesthésiste peut aussi le prescrire avant une chirurgie. Sinon, il survient dans le cadre d'une recherche particulière de pathologie", ajoute la spécialiste.  Le médecin peut prescrire un hémogramme en cas de fatigue inhabituelle ou d'essoufflement anormal. "Alors, on recherchera plutôt une anémie", précise le Dr Mediavilla. Il peut aussi le demander en cas de saignements importants. "On cherchera plutôt du côté des plaquettes".

Faut-il être à jeun pour faire un bilan NFS ?

L'examen ne nécessite pas d'être à jeun.

Quelles sont les valeurs normales de la NFS ?

Différents paramètres sont évalués lors d'un hémogramme.

► L'hémoglobine est une protéine présente dans les globules rouges. Les valeurs normales se situent entre 12 et 16 g/dL chez la femme, et 13 et 16,5 g/dL chez l'homme. Si l'hémoglobine est anormale, on analyse le VGM (volume globulaire moyen : taille des globules rouges), dont les taux doivent se situer entre 80 et 100 fl. On peut aussi analyser les réticulocytes (globules rouges immatures fabriqués par la moelle osseuse), dont les valeurs normales sont situées entre 20 et 120g/L. "Mais il faut savoir que certaines valeurs, mêmes anormales, peuvent n'avoir aucune conséquence: la normalité de ce taux dépend de la situation", précise le Dr Mediavilla.

► Les plaquettes sont des éléments circulant dans le sang et permettant sa coagulation. Les valeurs normales se situent entre 150 000 et 400 000/mm3.

► Les leucocytes sont les globules blancs. La valeur normale doit se situer entre 4000 et 10 000/mm3. En cas de taux anormaux, on analyse les sous-types de leucocytes afin d'orienter le diagnostic. Parmi eux : les polynucléaires neutrophiles (valeurs normales : entre 1500 et 7000/mm3), et les lymphocytes (entre 1500 et 4000/mm3).

Que signifie une NFS anormale ?

Hémoglobine basse. "Une hémoglobine basse associée à un VGM bas et des réticulocytes élevés peut indiquer une carence en fer. On prescrit alors un examen complémentaire : le dosage en fer. Une hémoglobine basse associée à des réticulocytes bas et un VGM élevé suggère plutôt une carence en vitamines B9 et B12, ou encore une atteinte rénale ou thyroïdienne".

Hémoglobine élevée. Au contraire, quand les taux d'hémoglobine sont supérieurs aux valeurs normales, on parle de polyglobulie. Cela peut révéler une maladie de Vaquez (bien que l'incidence soit faible), ou encore une hypoxémie (diminution anormale de la quantité d'oxygène dans le sang). "L'organisme augmente la production de globules rouges pour oxygéner le sang On retrouve le même phénomène chez les personnes qui vont en altitude, où l'oxygène est plus rare". Une hémoglobine élevée peut également suggérer une tumeur au foie, au rein ou au cervelet, mais les cas restent rares.

Plaquettes basses. Un niveau bas de plaquettes peut être associé à une maladie hématologique qui détruit les plaquettes sanguines, comme le purpura thrombopénique idiopathique, ou la CIVD (coagulation intravasculaire disséminée). " On peut observer dans de rares cas une diminution des plaquettes chez les patients en réanimation qui présentent un choc sceptique ", ajoute Clémence Mediavilla. " S'il y a un problème de fabrication des plaquettes, on va prescrire un examen supplémentaire : le myélogramme (examen de la moelle osseuse) ". On va alors chercher une éventuelle leucémie myéloïde chronique ou une myélodysplasie.

Plaquettes élevées. Des plaquettes élevées peuvent quant à elles être liées à une carence en fer, une infection, une rate enlevée ou non fonctionnelle, ou encore une maladie hématologique, comme la thrombocytémie essentielle.

►  Leucocytes bas. En cas de leucocytes bas, un myélogramme s'impose. "Cela peut être lié à une carence, ou une maladie auto-immune, ou encore une myélodysplasie".

Leucocytes élevés. Un taux de polynucléaires neutrophiles élevé peut indiquer une inflammation, une infection, ou dans des cas plus rares, une leucémie myéloïde chronique. "Un taux de lymphocytes élevé peut suggérer chez l'enfant ou l'adolescent la présence d'un virus. Chez l'adulte, on recontrôlera alors les lymphocytes ; si leur taux reste élevé, on cherchera une leucémie lymphoïde chronique, ou un lymphome".

Quand s'inquiéter ?

"Souvent, les patients ont tendance à s'alarmer quand ils présentent des taux inférieurs ou supérieurs aux valeurs de référence. Or, il faut savoir que dans la plupart des cas, cela est sans conséquence."

Merci au Dr Clémence Mediavilla, hématologue à l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP).