Logorrhée verbale : qu'est-ce que ça veut dire ?

Une logorrhée verbale est un terme de psychologie qui désigne un flot de parole incessant. C'est un symptôme fréquemment rencontré en psychiatrie et en neurologie. Comment la reconnaître ? Est-ce une maladie ? Quand consulter ?

Logorrhée verbale : qu'est-ce que ça veut dire ?
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Définition : c'est quoi une logorrhée verbale ?

La logorrhée est un terme qui caractérise le besoin constant de parler. Le flux de parole est considérablement augmenté, et le sujet s'exprime pendant de longs moments. Elle est fréquemment associée à une tachyphémie qui s'en rapproche, mais caractérise une accélération de la vitesse du langage avec un flux verbal qui devient très rapide.

Est-ce une maladie ?

La logorrhée n'est pas une maladie mais un symptôme. Isolée elle n'est pas pathologique mais reflète souvent un émoussement émotionnel ou un trait de personnalité. Lorsqu'elle est accompagnée de symptômes psychiatrique et/ou neurologique, elle peut devenir pathologique.

Quels sont les symptômes de la logorrhée ?

Les manifestations de la logorrhée sont aisément identifiables. Les personnes logorrhéiques parlent beaucoup et longtemps avec un discours qui peut être décousu et passer du coq à l'âne : on parle parfois de fuites des idées. Elle s'accompagne souvent de tachyphémie, une accélération du flux de parole, en particulier en cas de pathologie psychiatrique. Il est souvent impossible de couper la parole à une personne logorrhéique ou de l'interrompre et il n'est pas rare qu'elle utilise des jeux de mots ou des mots inventés (néologismes). Elle est rarement isolée mais le plus souvent associée a des troubles de l'humeur, des symptômes neurologiques ou une prise de toxiques.

Quelles sont les causes de la logorrhée ?

La logorrhée peut être un symptôme d'une affection psychiatrique : bouffée délirante aiguë, état maniaque d'un trouble bipolaire, schizophrénie, trouble anxieux, ou hyperactivité par exemple. Dans ce cas elle est souvent associée à une tachypsychie, c'est-à-dire une accélération du cours de la pensée. Elle peut aussi être présente en cas de consommation de psychotropes ou d'alcool, de retard mental ou de maladie neurologique comme l'aphasie de Wernicke, l'hydrocéphalie, la maladie de Parkinson, le syndrome frontal ou la démence.

Comment diagnostiquer la logorrhée ?

Le diagnostic de logorrhée résulte d'un simple constat, qui est souvent établi par les proches. Une famille de gens maniaques ou souffrant de troubles bipolaires identifie aisément un passage en phase maniaque de leur parent. Ensuite, c'est l'ensemble des symptômes psychiatriques et neurologiques, ainsi que du contexte qui permettent de faire le diagnostic de la cause. Des examens complémentaires comme une prise de sang à la recherche de toxiques, un scanner ou une IRM du cerveau peuvent être demandés pour aider au diagnostic.

Quand consulter ?

La personne logorrhéique ne se rend pas toujours compte de son trouble. C'est pourquoi l'entourage doit être attentif et inciter la personne à consulter rapidement en cas d'apparition de logorrhée, surtout s'il existe des symptômes neurologiques ou psychiatriques associés. La logorrhée est un symptôme souvent présent dans les maladies psychiatriques et neurologiques chroniques. La personne ne se rend pas compte de son trouble, c'est pourquoi il est important de lui expliquer régulièrement ce qui lui arrive pour essayer de contenir son flux verbal. Le rôle de l'entourage est primordial pour aider la personne logorrhéique.

Que faire en cas de logorrhée ?

Pour "traiter" la logorrhée, il faut prendre la symptomatologie dans son contexte. Le traitement va différer selon que l'on se trouve face à un malade souffrant de trouble bipolaire, de schizophrénique, d'une intoxication à l'alcool ou d'une maladie neurologique comme une démence ou la maladie de Parkinson. Dans le cadre de troubles psychiatriques, un traitement antipsychotique ou un régulateur de l'humeur peuvent être mis en place, ainsi qu'un suivi régulier par un psychiatre. S'il s'agit d'une maladie neurologique, un traitement spécifique de la démence ou de la maladie de Parkinson par exemple peut être proposé, ainsi qu'une prise en charge par un neuropsychologue et un orthophoniste, même si leur efficacité reste limitée.