Gardnerella vaginalis : c'est quoi et comment la soigner ?

Gardnerella vaginalis : c'est quoi et comment la soigner ?

La gardnerella vaginalis se localise au niveau de la flore vaginale de la femme et peut parfois provoquer différentes infections vaginales. Comment on attrape la gardnerella vaginalis ? Quelles sont les causes ?

La gardnerella vaginalis est un germe en équilibre avec une autre bactérie de la flore vaginale. En cas de déséquilibre, elle peut devenir la cause d'une vaginose. Le traitement consiste à prescrire des antibiotiquesComment on attrape la gardnerella vaginalis ? Comment se fait la transmission ? Comment la soigner ?

Définition : qu'est-ce que la gardnerella vaginalis ?

"La gardnerella vaginalis est un hôte normal de la flore vaginale, vivant en équilibre avec les autres germes qui servent de défense au vagin", explique le Dr Pia de Reilhac, gynécologue à Nantes. Il s'agit d'une bactérie qui peut parfois provoquer des infections des organes génitaux féminins.

Schéma de la gardnerella vaginalis
Schéma de la gardnerella vaginalis © Artemida-psy-Adobestock/Journal des Femmes

Quels sont les symptômes d'une infection à gardnerella vaginalis ?

Des symptômes peuvent apparaître quand la gardnerella vaginalis est en déséquilibre dans la flore vaginale. "Les symptômes sont plus ou moins présents : il peut y avoir des leucorrhées [pertes blanches] grisâtres fluides et malodorantes, à l'odeur de poisson pourri", continue le Dr Pia de Reilhac. Il n'y a habituellement pas de signes d'inflammation, ni rougeurs, ni douleur et ni démangeaisons.

Comment on attrape la gardnerella vaginalis ?

Dans le vagin, il existe une bactérie appelée lactobacille, qui est le principal défenseur du vagin. Le lactobacille est en équilibre avec d'autres germes, dont la gardnerella vaginalis. Mais lorsque le lactobacille disparaît, la gardnerella vaginalis prend le dessus. Ce déséquilibre entre bactéries provoque alors une vaginose, soit un déséquilibre de la flore microbienne du vagin. Cette vaginose peut prendre la forme d'une vulvite (inflammation de la vulve) et/ou d'une vaginite (inflammation du vagin). L'homme est rarement atteint, et lorsqu'il est touché, il ne présente pas de symptômes. La contamination du partenaire est relativement peu fréquente lors des vaginoses bactériennes mais reste néanmoins possible. 

Quelles sont les complications de la gardnerella vaginalis ?

Un déséquilibre entre lactobacilles et gardnerella vaginalis ne provoque pas de complications. "Les seules complications sont les récidives de vaginoses (récidives de déséquilibre de la flore vaginale). D'où l'intérêt d'une hygiène appropriée" précise le Dr Pia de Reilhac :

  • une toilette par jour sous la douche, avec un rinçage correct et un séchage complet sans frotter,
  • le port de vêtements pas trop serrés…
  • il ne faut pas employer de produits décapants

Quand consulter en cas de gardnerella vaginalis ?

L'inconfort ressenti, notamment à cause de l'odeur des leucorrhées, pousse à consulter son gynécologue. "Le diagnostic est facilement fait, d'abord en questionnant la patiente, puis en effectuant le test à la potasse [un produit chimique], qui consiste à mettre une goutte de potasse sur un prélèvement, préalablement étalé sur une lame. L'odeur est alors caractéristique."

Comment soigner la gardnerella vaginalis ? 

Le traitement de la gardnerella vaginalis et de la vaginose bactérienne consiste à administrer des antibiotiques. Le médicament le plus couramment utilisé est le Métronidazole, qui peut être pris en une seule fois (2 grammes en une prise) ou plusieurs fois (500 mg 2 fois par jour pendant 6 jours). "Le gynécologue peut aussi prescrire du Secnidazole 2g (1 sachet en une prise) quelque fois répété 7 jours après. Chez la femme enceinte, la vaginose peut se traiter avec le Secnidazole. "Il est utile de prendre des probiotiques pour retrouver l'équilibre de la flore vaginale", conseille le Dr Pia de Reilhac. Enfin, vis-à-vis d'une vaginose, le port du préservatif n'est pas utile, mais l'inconfort peut être très important car le sperme en accentue encore l'odeur, déjà nauséabonde.

Merci au Dr Pia de Reilhac, présidente de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale et gynécologue à Nantes.